TOUT EST DIT

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lundi 8 novembre 2010

Casino boursier

Qui a dit que les particuliers avaient déserté la Bourse ? En Asie, la plupart des introductions déchaînent l'enthousiasme des foules. L'engouement des épargnants est tel que la demande excède parfois plus de 100 fois les montants levés ! Un phénomène dont Hong Kong et Shanghai n'ont plus le monopole depuis peu. Le succès remporté auprès du grand public par la toute récente mise en Bourse du géant minier indien Coal India en témoigne. On pourrait bien sûr considérer qu'il s'agit là d'un phénomène réservé à des économies en pleine expansion, dans lesquelles la souscription à des IPO s'apparente à une loterie dans laquelle on gagne à tous les coups. Et l'on aurait tort. Car, en Europe aussi, l'appétit des particuliers reste grand. Deux des plus grosses introductions de l'année leur doivent même de n'être pas passées à la trappe. Sur l'une d'entre elles, celle de l'italien Enel Green Power, ils ont au final hérité de 78 % des titres mis sur le marché.

Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, les soubresauts des marchés durant la « décennie perdue », celle des années 2000, au cours de laquelle deux bulles ont explosé, n'auront donc pas suffi à détourner les petits porteurs de la Bourse. Le mythe du « coup boursier » fait toujours recette. Une telle constance a de quoi surprendre. D'autant que, dans le même temps, les investisseurs institutionnels, eux, ont déserté les parquets. Que ce soit la conséquence des évolutions réglementaires en cours ou d'une prudence accrue à l'égard d'un actif jugé trop volatil, le résultat est là, les « zinzins » sont de plus en plus réticents à miser sur le placement action.

Du coup, on aboutit à une situation paradoxale dans laquelle l'animation du marché boursier repose désormais pour l'essentiel sur un attelage des plus dépareillés, mais qui partage un même goût du risque. Avec, d'un côté, des épargnants en quête d'une bonne affaire et, de l'autre, des professionnels de l'arbitrage déroulant des stratégies à court terme de plus en plus sophistiquées - au moins technologiquement. Pas sûr que les premiers doivent s'en réjouir. En cas de nouvelle secousse, ils pourraient bien se retrouver « coller » avec leurs titres, une fois de plus. Pas sûr non plus que les entreprises cotées aient beaucoup à y gagner.

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