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lundi 8 novembre 2010

Jean-Claude Gaudin: «Le président a pris tous les embruns»

Retraites, remaniement, couverture du Stade-Vélodrome... Le maire de Marseille est revenu pour «20 Minutes» sur les principaux sujets d'actualité...

Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire UMP de Marseille, fait le point sur les principaux dossiers de la politique nationale et de sa ville.

Des élections sénatoriales doivent avoir lieu en 2011. Pensez-vous que la gauche peut emporter la Haute Assemblée?

La situation est fragile. En septembre, nous allons renouveler quasiment la moitié des sièges, et enregistrer les pertes dues aux dernières municipales. Notre marge de manœuvre est réduite, nous pouvons être à plus ou moins dix sièges. Mais selon les derniers calculs, nous devrions l'emporter.

Le Président envisage depuis plusieurs semaines un remaniement du gouvernement. Pensez-vous que François Fillon doit rester?

Il est très populaire au Parlement: il est calme, déterminé, il a gravi un à un tous les échelons de la vie politique. Et depuis trois ans et demi, il a été assez épargné car c'est le président de la République qui a pris tous les embruns. Mais le remaniement, ça n'est pas notre préoccupation première. Il faut d'abord que le Conseil constitutionnel valide la loi sur les retraites. Après, le Président va au G20 [à Séoul, les 11 et 12 novembre], c'est peut-être après cette réunion que le remaniement pourrait se produire.

Ne risque-t-il pas d'entraîner des dissensions dans la majorité?

Il n'y aura pas de divisions dans la majorité, pas après ce que nous venons de vivre. Nous pensions que nous avions mieux expliqué notre réforme des retraites. Rajouter deux ans de travail, échelonnés jusqu'en 2018, pour sauver le régime des répartitions, nous pensions que les Français seraient à même de comprendre pourquoi, même si nous sommes impopulaires. Nous le serions encore plus si demain il n'y avait plus de système de retraite par répartition.

Aidez-vous François Fillon à préparer sa candidature aux municipales de Paris?

Pour Fillon, il est clair qu'à un moment donné, au gouvernement, cela s'arrêtera, et que nos amis parisiens seraient très heureux de le voir participer au combat des municipales de 2014. Si tel est le cas, il faut qu'en 2012 François Fillon soit député de Paris. Dans un parti, il est normal que celui qui préside la commission des investitures songe à cela, c'est un peu mon boulot.

Marseille a été particulièrement en pointe dans le mouvement contre le projet de réforme des retraites. Cela vous a surpris?

A Marseille, il y a 11.500 employés municipaux à la ville, 4.000 à la communauté urbaine et 17.000 agents dans les hôpitaux. Il y a toujours du monde dans les manifestations. Mais vous avez toujours Gaudin à la mairie.

Vous signez ce matin une convention de partenariat avec Martin Bouygues pour l'agrandissement et la couverture du Stade-Vélodrome, qui devrait coûter 270 millions d'euros. Où en est la discussion sur le financement?

Nous avons négocié pour faire descendre ce coût à 267 millions. La ville y met 40 millions d'euros, le conseil général participe à hauteur de 30 millions, la communauté urbaine, 20 millions. Et j'ai obtenu de l'Etat qu'il augmente sa contribution à 30 millions. Il ne reste que le conseil régional. M. Vauzelle [président PS de la région] se fait tirer l'oreille pour donner le montant de sa participation. Il se fiche du monde. A Lille, le conseil régional a donné 45 millions à Martine Aubry pour le nouveau stade. Vauzelle devra répondre de ses choix.
La ville devra payer au groupement privé un loyer durant trente-cinq ans. Quel sera le coût final du chantier pour la municipalité?

Nous espérons que cela ne sera pas plus de 3,5 millions par an. Mais il y aura des recettes supplémentaires pour compenser: les loyers payés par l'OM pour le Vélodrome vont augmenter significativement. Nous allons accueillir plus d'événements dans le stade. Et le groupement constitué par Bouygues va aussi donner 30 millions d'euros pour les droits à bâtir que nous leur accordons autour du stade.

La possibilité d'un financement par «naming» –en donnant au Vélodrome le nom d'une marque– est-elle toujours d'actualité?

Cela rapporterait 2 millions par an. Cela reste une option, mais le stade continuera de s'appeler Vélodrome, et il restera municipal.

Marseille se prépare à être capitale européenne de la culture en 2013, mais plusieurs villes membres de la candidature, comme Aix ou Toulon,semblent désormais traîner les pieds…

Nous n'aurions pas pu l'emporter devant le jury de 2013 s'il n'y avait pas eu la potentialité culturelle de Marseille, avec son opéra, ses quarante-cinq théâtres, ses musées, son ballet… La ville n'a pas tenté de tiré la couverture à elle, elle n'a qu'une seule voix dans le conseil d'administration de Marseille-Provence 2013. Après, à Toulon et Aix, les maires peuvent avoir une tentation de repli sur soi, demander tant de concerts ou d'expositions. Ça, c'est Bernard Latarjet [directeur général de Marseille-Provence 2013] qui décidera. Moi, je ne fais pas de troc.

La ville de Marseille a, de son côté, beaucoup de chantiers en cours pour 2013. Où en est-on?

Nous allons refaire totalement le musée d'Histoire de Marseille au centre Bourse. Nous allons également créer une grande salle d'exposition au palais Longchamp, comme nous le demandent Frédéric Mitterrand et Bernard Latarjet. La salle de concert du Silo est presque terminée, et nous devrions inaugurer en début d'année prochaine le mémorial de la Marseillaise, rue Thubaneau, auquel je tiens beaucoup.

L'année de la capitale européenne de la culture tombe juste avant les municipales. Avez-vous déjà décidé si vous vous représenterez?

Ce qui compte avant tout, c'est la réélection du président de la République et des mes amis députés. Pour les municipales, je dirai dans l'année 2013 ce que je veux faire et quand je veux le faire. Je ne m'interdis rien.

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