TOUT EST DIT

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jeudi 4 novembre 2010

Obama ou le dur retour aux réalités

Yes we can ! » Barack Obama avait été élu triomphalement il y a deux ans à la Maison-Blanche, suscitant un espoir démesuré dans le monde. Aujourd'hui, les démocrates essuient une sévère défaite aux élections de mi-mandat. Cet échec est aussi le sien. Même si le vote sanction n'a pas conduit à la débâcle pour les démocrates que certains redoutaient, les républicains se sont emparés facilement de la Chambre des représentants et ont marqué des points au Sénat, sans néanmoins y acquérir la majorité. La vague républicaine s'est arrêtée aux frontières de la Californie. Faible consolation ! Les causes de la défaite sont connues : un chômage obstinément élevé, un sentiment que les classes moyennes sont menacées et une réforme de la santé du président Obama qui a déçu ses partisans pour ses insuffisances mais révulsé ses adversaires. Le risque pour une Amérique divisée politiquement, c'est la paralysie entre une Chambre à majorité républicaine et un président démocrate. Certes la cohabitation est une quasi-tradition aux Etats-Unis et n'est pas forcément un frein à toute réforme. Le républicain Ronald Reagan en son temps l'a prouvé. Bill Clinton aussi. Mais la grande différence est que l'Amérique d'aujourd'hui sort à peine de la pire crise qu'elle ait connue depuis les années 1930. Si elle maintient dans le monde son rang de première puissance, elle est de plus en plus concurrencée par la Chine et d'autres puissances émergentes. Or toute paralysie pourrait empêcher le président Obama de parvenir à des réformes nécessaires, comme celle de la régulation financière, ou encore l'obliger à accepter le maintien des réductions d'impôt adoptées sous George Bush. La question est de savoir si les républicains sont prêts au compromis et Barack Obama à revenir aux réalités de la politique américaine. Si l'art du discours et des promesses est important, il ne saurait remplacer les difficiles tractations pour s'assurer des majorités au Congrès. Mais Barack Obama a une carte pour construire des « consensus » : les républicains seront désormais en partie responsables de ses échecs. Ils risquent en outre d'être gênés par les ultraconservateurs des Tea Parties, qui estiment avoir contribué à leur victoire. Il y a une certitude, comme l'a dit le futur speaker de la Chambre, le républicain John Boehner : Barack Obama va devoir changer de direction. Mais jusqu'où ?

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