jeudi 4 novembre 2010
Top guys
Les temps sont durs pour ceux qui gouvernent de grands pays et l’échec spectaculaire d’Obama aux élections de mi-mandat en est la dernière illustration. Mais il est probable que si des élections législatives avaient lieu aujourd’hui en France ou en Allemagne, Nicolas Sarkozy et Angela Meckel connaîtraient les mêmes déboires que le président américain, qui avait été lui-même précédé par le désastre de Gordon Brown en Angleterre.
Pourquoi cette série d’échecs pour les pouvoirs en place ? Parce que les présidents et Premiers ministres font face aux conséquences de la crise économique majeure de 2008 et que cette crise perdure avec une augmentation massive du chômage. Plus encore que le mouvement des Tea Party, c’est le chômage à 10 % qui a sanctionné Obama dans un pays habitué à moins de la moitié.
Par ailleurs, MM. Sarkozy et Obama s’efforcent de mener à bien des réformes nécessaires difficiles et forcément impopulaires, comme la réforme de la Sécurité sociale aux Etats-Unis et la réforme des retraites en France. Enfin, et surtout, dans les démocraties les dirigeants sont confrontés en permanence aux opinions publiques. Le mécontentement des uns, la déception des autres, la colère, parfois, se tournent forcément contre le pouvoir en place et l’homme qui l’incarne ; les sondages et les cotes de popularité en berne sont des signaux avant-coureurs.
Dans cet environnement, les top guys, les types qui sont au sommet, ne le restent pas longtemps, à moins de savoir trouver les moyens de rebondir, ce que s’efforceront de faire MM. Sarkozy et Obama dans les prochains mois. Un seul top guy est préservé dans cette tempête : celui qui, de son bureau de Washington, distribue les bons et les mauvais points aux pays en difficulté, aide à sauver la Grèce, réforme la gouvernance du FMI en faveur des pays émergents de la planète. Bref, pour l’hebdomadaire américain Newsweek, DSK, c’est le bon Dieu !
Mais ce maître du monde aura-t-il envie de revenir sur la terre de France pour se colleter avec son Parti socialiste, avec ses rivales, et surtout avec l’opinion publique de son pays ? Il fait, nous assure-t-on, un régime pour maigrir, sûr que c’est un signe !
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