Il ne fait pas bon agacer le grand argentier de la planète avec le Tibet, sa monnaie sous- évaluée, la flamme olympique et autres sornettes droits-de-l'hommistes. Tout ce qui fâche est proscrit des entretiens. Surtout quand le président chinois vient voir son ami Nicolas Sarkozy pour, enfin, signer des contrats avec la France. Car jusque-là on avait beaucoup parlé de grosses commandes mais pas beaucoup d'engagements fermes. Les Chinois tiennent les cordons de la bourse de cette fin de crise et leur colossal plan de relance intérieure a été un efficace levier de la reprise des échanges. Leurs énormes réserves monétaires pèsent si fort sur l'économie internationale que Hu Jintao est le vrai maître du monde. Il ferait donc beau voir que pour de basses raisons de concurrence ou de dissidents on laisse s'obscurcir le ciel calme des relations entre les deux pays.
Après la visite d'État ratée du président de la République à Pékin, en 2007, les relations se sont normalisées. D'autant plus facilement que nous ne sommes pas en situation de nous passer de cet eldorado commercial et que, chaque fois qu'ils l'exigent, nous passons sous ses fourches caudines.
C'est ainsi que les Chinois imposent pour toute signature de contrat sur des Airbus, des TGV, des centrales ou du matériel militaire que nous organisions les transferts de technologies. Quand on sait leur talent à copier les inventions, on imagine sans peine les risques de ses concessions d'expertise quand, dans dix ans, ils commenceront à exporter des avions ou des TGV comme déjà ils s'apprêtent à le faire en Californie. Il y a maintenant des années que la Chine s'est éveillée et suscite plus de craintes que d'espoirs. Pourtant, elle a besoin de la France et de l'Europe pour faire contrepoids aux États-Unis.
Le dernier géant « communiste » courrait le risque de l'implosion s'il s'isolait commercialement au moment où se fait jour la tentation du protectionnisme en Occident. Cet intérêt bien compris des Chinois pourrait aussi être mis dans la balance des accords et de la diplomatie pour nous épargner de nous asseoir sur nos valeurs démocratiques. Et demander à voix haute la libération du Liu Xiaobo, le Nobel de la Paix.
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