Un sondage de l'Ifop récemment publié par le quotidien régional « Sud Ouest » fait débat. La question posée était la suivante : « Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables, si elles le demandent ? » La réponse à cette question a été : oui, 94 % ; non, 6 %. Les partisans d'une légalisation de l'euthanasie se sont naturellement emparés de ce résultat pour demander au Parlement d'intervenir en ce sens.
A vrai dire, il eût été surprenant que, ainsi formulée, une question sur ce sujet donne un résultat différent : lequel d'entre nous, atteint d'une maladie « insupportable et incurable », demanderait que l'on ne fasse… rien ? L'ennui est que des termes essentiels de cette formulation font problème, au moins sur deux points. Premièrement, qu'est-ce qu'une maladie insupportable ? Veut-on dire une souffrance insupportable ? Si c'est le cas, la question est sans objet, car la loi française actuelle fait déjà obligation au médecin de soulager la douleur et donne le droit au patient d'exiger des soins palliatifs qui le conduiront, sauf exceptions rares, vers une fin de vie sans douleur. Et si ce n'est pas la souffrance qui est visée, il faudrait que, sur un sujet si grave, ceux qui posent les questions précisent leur pensée. Deuxièmement, les sondés ont-ils bien remarqué qu'on les questionne sur les malades qui demandent une fin de vie ? Or la véritable difficulté en cette matière concerne les personnes qui ne sont pas en état de demander quoi que ce soit. En effet, la loi actuelle ne prévoit dans ce cas la possibilité d'arrêter les traitements et d'accompagner la personne inconsciente vers la mort que si la maladie est en phase terminale, ce qui peut paraître trop restrictif.
Il est décidément bien difficile en France de poser clairement la question de l'euthanasie. Peut-être pourrait-on s'inspirer de la Grande-Bretagne : chez nos voisins, les soins palliatifs sont si bien organisés que quasiment personne ne parle d'euthanasie.
1 commentaires:
la loi actuelle dit aux médecins de soulager les souffrances, certes, par tous les moyens, même si cela abrège la vie, certes et donne le droit aux soins palliatifs...
mais elle reste inconnue de 22% des médecins et de 91% des soignants, de la plupart des citoyens,
mais les soins palliatifs sont accessibles à 15% de ceux qui ne auraient besoin, et trop souvent à 6 jours de la mort... et non pas 6mois, comme cela serait indispensable...
mais toutes les souffrances ne peuvent pas être soulagées, même les douleurs physiques, les médecins ne sont pas des dieux, ils ne font pas de miracles
mais, dans les pays où soins palliatifs et droit à l'euthanasie vont de pair, il reste environ 2% des cas où les personnes, malgré des soins palliatifs corrects et accessibles à tous, veulent aller plus vite vers la mort, qui les attend dans peu de temps, de toutes façons.
pourquoi leur refuser cette aide?
parce qu'il faut souffrir? dans la religion catholique et d'autres? et ceux qui n'adhèrent pas à cette idée? pourquoi un état laique leur imposerait le point de vue des intégristes religieux?
dans le même temps, malgré la loi, les médecins perpétuent l'acharnement thérapeutique, puisqu'ils sont les seuls à en décider, l'absence de vérité au malade, et permmettent à ceux qui le souhaitent (et même d'autres malheureusement...) de souffrir parcequ'ils pensent que la souffrance est rédemptrice
pourquoi les autres veulent-ils toujours penser à ma place? j'ai le droit de voter, jusquà ma mort, mais pas le droit de décider de ma vie?
évidemment les candidats à la mort rapide et choisie ne sont pas si nombreux, pas plus sans doute que les amateurs de souffrances, mais pourquoi satisferait-on les uns (contre la loi qui interdit l'obstination déraisonnable et ordonne de soulager les souffrances au mieux) et pas les autres?
pourquoi ne pas respecter tout simplement les directives anticipées? dont nos médecins oublient de parler! légales, destinées à permettre à chacun de notifier sa volonté en fin de vie, au cas où il ne pourrait plus le dire...à réitérer tous les 3 ans, avecla nomination d'une personne de confiance destinée à les faire respecter...
pourquoi la loi donne-t-elle tous les droits sur nos vies aux médecins? ... et à l'industrie de la mort? à l'industrie pharmaceutique?
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