Le FMI a publié un rapport préconisant un report de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite. Le ministre du Travail a félicité Dominique Strauss-Kahn, qui, en cas de candidature pour 2012, va devoir rappeler qu'il est de gauche.
Si une personnalité de l'UMP se permet cet éloge, c'est que le FMI, présidé par DSK, vient de publier un rapport dans lequel il préconise un report de deux ans de l'âge de départ à la retraite dans les pays riches, "une augmentation qui suffirait à stabiliser la part des pensions dans le PIB" entre 2010 et 2030.
Evidemment, l'UMP a sauté sur l'occasion pour rappeler que sa réforme était fondée sur ce même report de l'âge légal de départ en retraite, et pour attaquer la position du PS, désireux de ne pas toucher aux 60 ans.
En charge de la question des retraites au PS et proche de DSK, Marisol Touraine est montée au front dès jeudi soir: "Ne mélangeons pas tout. DSK est directeur général du FMI, il y a un rapport des services du FMI, concernant l'ensemble de la zone OCDE. Très bien. L'objectif est de relever l'âge effectif de départ à la retraite. Mais il y a d'autres manières d'y arriver. Nous, nous considérons que la plus juste est de ne pas toucher à l'âge légal et d'oeuvrer pour la remise en emploi des 55-60 ans et inciter ceux qui n'ont pas eu des métiers difficiles à travailler plus longtemps".
A LEXPRESS.fr, Jean-Marie Le Guen, député strauss-kahnien de Paris, balaie aussi les remerciements venus de l'UMP: "Se réclamer de DSK, c'est un abus de langage. Avec ce rapport du FMI, il n'intervient pas dans le débat politique français. De toute façon, on retombe dans le débat âge légal/âge réel. Au PS, nous avons toujours milité pour la liberté de partir à 60 ans, même si l'âge réel ne peut pas se situer à ce niveau."
L'élu parisien a également beau jeu d'évoquer d'autres travaux du Fonds monétaire international: "Que le gouvernement se réclame aussi du FMI pour la croissance et la dette." Les dernières prévisions venues de Washington mentionnent une croissance à 1,6% en 2011 pour la France, quand l'exécutif français continue de croire à un +2%.
Au fil des mois, la candidature du président du FMI prend corps. Un nouveau sondage, cette fois-ci Opinionway pour Le Figaro, le place très largement en tête des socialistes sur les questions internationales, la croissance économique et même la sécurité.
Des sondages comme celui-ci, DSK les collectionne. Dans un entretien au Monde jeudi, il invite à les prendre avec prudence, mais se réjouit que les Français ne l'oublient pas, avant d'ajouter: "Je ne les oublie pas non plus."
Ce que n'ont toujours pas oublié les sympathisants de la gauche de la gauche, c'est son passage dans l'émission de France2 "A vous de juger". C'était il y a près de six mois et il avait déclaré que le départ à la retraite à 60 ans "n'était pas un dogme".
Si à droite, l'horizon de DSK se dégage, à gauche, le ciel s'assombrit. Et les remerciements adressés par Eric Woerth ne vont pas améliorer les choses.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire