Rappelons que ces boues sont les effluents liquides résultant du traitement de la bauxite (le minerai) par de la soude caustique pour en extraire de l’alumine, laquelle sert à produire l’aluminium.
Ce qui est (très) toxique dans l’affaire, c’est la soude. Ici, on la récupère assez largement. C’est bon pour l’environnement mais c’est d’abord pour le portefeuille… pas besoin d’en racheter des quantités pharamineuses.
Pour une bonne moitié (environ 60 %) les boues rouges sont plusieurs fois lavées et diluées. Nettement moins dangereuses, elles finissent encore, hélas, dans la mer, au large de Cassis. Une mauvaise habitude prise dans les années 60 qui doit s’arrêter en 2015, assure-t-on chez Rio Tinto.
Mais surtout, depuis les années 90, 40 % de ces boues sont séchées, après extraction de la quasi-totalité de la soude, et transformées en un résidu inerte, la Bauxaline (marque déposée). Cette terre rouge, poussiéreuse, est alors réutilisée et revendue, pour différents usages environnementaux. Combler de vieilles carrières ou recouvrir d’anciennes décharges. Non toxique, la Bauxaline autorise la revégétalisation. Le maire de Gardanne lui-même, Roger Meï (PCF), n’est pas le dernier à l’utiliser : “Nous avons recouvert une partie de notre ancienne décharge avec ça”, confie-t-il en assurant que si “l’affaire du Danube fait beaucoup parler, elle n’inquiète personne ici”.
Quoi qu’on en pense la rentabilité industrielle et l’environnement, ne font pas toujours mauvais ménage. Déjà utilisée dans le bâtiment, en horticulture et pour les récifs artificiels, le bureau de recherche de Rio Tinto espère aujourd’hui trouver un nouveau débouché très écologique pour sa Bauxaline : la dépollution de sites !
Elle aurait le pouvoir de fixer métaux lourds et phosphates sans jamais les relâcher dans la nature.
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