TOUT EST DIT

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vendredi 8 octobre 2010

Re-conversion


La colline inspirée de Vézelay, le film sur les moines de Tibhirine à l'Élysée et, demain, la visite au pape pour boucler cette déroutante séquence de séduction. Téléphone fermé, sans Bigard et sans laïcité positive, cette fois. Nicolas Sarkozy qui tente une reconquête de son électorat catholique, traditionnel mais aujourd'hui boudeur, ne devrait guère s'écarter de la très protocolaire « prière pour la France » à la basilique Saint-Pierre. Après la phase écolo et la phase sécuritaire, voici la phase catho. Le président de la République se réessaye au même grand écart qu'en 2007 pour récupérer les voix, que l'on prétend perdues, des démocrates chrétiens qui n'ont pas aimé le traitement réservé aux Roms et les destructions de leurs camps.


On s'amuse beaucoup, au Vatican, de voir Nicolas Sarkozy dans ce lointain remake de Canossa. Et l'on se souvient qu'il avait commencé sa campagne au Mont Saint-Michel avec un très lyrique « long manteau des cathédrales » sur la France et en révélant son admiration pour Jean-Paul II. Le Saint Siège profite pourtant de cette visite rapidement organisée, pour nuancer l'impact très fort de l'adresse du pape sur « l'accueil des légitimes diversités humaines [?] » perçue comme une leçon de morale à la France. Ce qu'elle n'était pas forcément même si Benoît XVI ne laisse que peu de place à l'improvisation dans ses déclarations.


Après tout, c'est une partie de l'église de France qui, avec la gauche, a saisi cette occasion de dire son opposition à la stigmatisation des gens du voyage et qui, aujourd'hui, n'est guère charitable avec le projet de loi du ministre de l'immigration dont la dureté n'est pas soluble dans un acte de contrition.


Nicolas Sarkozy a beau venir au Vatican vendredi en quête d'une re-conversion et d'une photo, ce n'est pas sur des symboles anecdotiques que les catholiques le jugeront mais sur ses décisions. Les propos peu amènes de certains ministres pour Benoît XVI, le soutien à Frédéric Mitterrand, le travail du dimanche et la révision des lois de bioéthique pèseront aussi lourd que son moment de recueillement sur les reliques de sainte Pétronille. Une fois encore, le sentiment que tout cela n'est que faux semblants sera le plus fort.

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