TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 8 octobre 2010

La route pour le meilleur ou pour le pire ?




La route, la route a toujours fait rêver. Elle nous permet de découvrir le monde, d'aller allègrement vers ceux qu'on aime. Elle nous relie les uns aux autres. Elle démontre que l'homme va au-delà de lui-même, toujours en tension vers un but qu'il veut atteindre le plus vite possible.


C'est là que les choses se gâtent. Amie de tous les instants, la route peut devenir notre pire ennemie, car elle tue. Reconnaissons tout de même qu'elle ne commet pas toute seule cette mauvaise action. Nous l'y aidons par nos impatiences, synonymes de vitesse, par nos imprudences, par nos inattentions.


Rappelons-nous ce qui se passait, il y a peu, en France : en 1960, 8 358 tués sur la route ; en 1970, ils étaient plus de 18 000... Mille morts de plus chaque année ! On augmentait, il est vrai, sans cesse, le nombre des véhicules en circulation. Il passait de cinq millions en 1960 à douze millions en 1970.


Il fallait stopper l'hécatombe et, à partir de 1970, le nombre des tués a diminué pour atteindre cependant encore 4 273 en 2009. Dans le même temps, le nombre de véhicules avait augmenté considérablement et atteignait 37 millions. Autrement dit, nous devenons sages puisqu'avec plus de véhicules, nous provoquons beaucoup moins de morts.


Pourtant, le danger demeure et nous interdit de nous endormir ou de ralentir notre effort : plus de la moitié des victimes sont des automobilistes, mais plus du quart sont des usagers des deux-roues motorisés, alors qu'ils ne représentent eux-mêmes qu'une part infime du trafic (2 %). Ce sont souvent des jeunes et le nombre de ces accidents continue à croître...


N'oublions pas non plus les piétons qui paient, eux aussi, leur tribut à la route ou à la rue. Souvent, ils ont plus de 75 ans ou moins de 15 ans. Donc, s'il vous plaît, attention aux anciens et aux enfants !


Les vies épargnées valent bien quelques efforts supplémentaires


Le mal n'est pas seulement français. En 2008, 1,2 million de personnes furent tuées sur la route dans le monde. C'est presque l'équivalent des morts français pendant la guerre 1914-1918 ! Comment peut-on accepter de subir une telle hémorragie ? Probablement parce que ces morts sont dispersés dans le temps et dans l'espace. Si les 4 273 morts français étaient concentrés sur une semaine, un mois, on prendrait conscience de la catastrophe nationale qu'ils représentent. Un deuil national s'ensuivrait et, principe de précaution aidant, on prendrait des mesures drastiques. Mais un ou deux morts par-ci, par-là, de temps en temps, on s'y habitue ! Sauf quand cela vous atteint vous-même ou un membre de votre famille ou un ami. Alors, la catastrophe est ressentie à 100 %.


C'est bien parce qu'il s'agit d'un drame profond que nous avons lancé cette enquête qui commence aujourd'hui, « La route, parlons-en ». L'accident vient en partie de l'usager, en partie de la route. Il nous faut donc agir sur les deux tableaux si l'on veut sortir de la spirale infernale.


Par les réglementations, les pouvoirs publics ont réussi à ralentir le phénomène. Ils doivent cependant accélérer l'amélioration du réseau en éliminant rapidement les points noirs connus et répertoriés parfois depuis longtemps.


Et puis nous devons tous ensemble maîtriser cette contradiction : disposer de véhicules toujours plus rapides circulant sur des autoroutes toujours plus roulantes. La tentation de la vitesse est en quelque sorte instaurée... Sans doute, faudra-t-il, un jour, brider les moteurs et limiter la vitesse lors de la construction du véhicule ? Mais est-on prêt à prendre des mesures radicales ? Pourtant, les vies épargnées valent bien un tel effort.

0 commentaires: