Éric Woerth se bouche ostensiblement les oreilles. Le ministre du Travail feint de ne pas vouloir entendre les flashes d'actualité qui interrompent régulièrement le débat auquel il participe vendredi matin sur "l'esprit d'entreprendre, pour soulever l'univers". Il est 9 heures passées à l'université d'été du Medef qui se termine vendredi, à Jouy-en-Josas. À l'antenne, tournent en boucle les propos des syndicats selon lesquels il ne peut plus mener le débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée...
Alors qu'il a implicitement reconnu, jeudi, avoir soutenu la demande de Légion d'honneur de Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, les critiques sont aujourd'hui plus vives encore. Mais le ministre n'en a que faire. Il s'accroche, se sent prêt lui aussi à "soulever l'univers". Il ne veut penser qu'à sa mission : mener à bien la réforme du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Non sans une certaine dose d'ironie, il répond à ceux qui en doutent. "Si on ne me retrouve pas (mercredi) dans l'hémicycle, c'est qu'il n'y a pas de débat", rétorque-t-il à l'animateur qui lui demande s'il sera encore à l'Assemblée mardi pour l'ouverture des débats. Le ministre peut être sûr de lui : assailli par l'opposition et les syndicats, il reste soutenu par ses pairs de la majorité, au premier rang desquels François Fillon qui, jeudi soir, lui a renouvelé toute sa "confiance", réaffirmant qu'Éric Woerth mènerait la réforme des retraites "à son terme".
Alors, même si, en coulisse, sa situation apparaît comme plus délicate, sur la scène de Jouy-en-Josas le ministre martèle aux patrons venus l'écouter que le gouvernement ne reculera pas sur l'essentiel. "S'il n'y avait pas de manifestation sur les retraites, on ne serait plus en France", lance-t-il à propos de la mobilisation syndicale. Applaudissements dans la salle. À ses côtés à la tribune, le directeur général de Cisco France, Laurent Blanchard, est convaincu. "Je l'ai trouvé en cohérence avec lui-même. C'est un alpiniste comme moi et, face à la paroi, il ne tremble pas", confie au Point.fr ce patron qui connaît bien le ministre. Éric Woerth, lui, est déjà loin, il file vers sa ville, Chantilly, dont il est maire. Sans avoir dit un mot supplémentaire à la presse.
PEU IMPORTE LE MOYEN POURVU QU'ILS AIENT SA PEAU !
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