TOUT EST DIT

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vendredi 3 septembre 2010

L'espoir quand même ?

La photo de Barak Obama encadré de l'Israélien Netanyahou et du Palestinien Abbas, rejoindra-t-elle l'album des clichés de la paix aussi historiques que vite jaunis ? À chaque fois, on se prend à espérer, avant de voir les énièmes processus et négociations rejoindre le cimetière des espoirs mort-nés. Le fait qu'il ait fallu 20 mois au président pour rendre possible cette photo et le dialogue à suivre, n'incite guère à l'optimisme. D'autant que la mort de quatre colons et la décision de Nétanyahu de ne pas prolonger le gel des colonies sont plutôt de nature à doucher toute nouvelle illusion.

Et pourtant, il faut croire que si Barak Obama a décidé de se lancer quand même dans cette aventure, c'est qu'il en a mesuré tous les risques. Celui de l'échec, mais comme ses prédécesseurs, il pourra toujours dire qu'il a essayé. Ou plus probablement fait-il le pari d'un demi-succès que constituerait la solution de deux États, Israël et Palestine. Demi-succès parce que l'État palestinien, en l'absence du règlement des colonies, de Jérusalem et du reste, tiendrait plutôt du « canada dry», sous domination israélienne.

Même un ersatz d'État, espèrent les Américains et aussi l'Autorité palestinienne, donnerait une autre perspective à la population et créerait une dynamique nouvelle sur le terrain. À ce scénario, le plus optimiste, on opposera bien sûr les faiblesses cumulées de Nétanyahu, coincé par sa coalition et ses colons, prêts à tout, et de Mahmoud Abbas, dans la ligne de mire du Hamas.

La marge de manoeuvre d'Obama n'est pas non plus considérable. S'il est décidé à tout tenter, il lui faudra le moment venu faire pression sur Israël. On peut en douter, sauf si le lobby juif américain encourage finalement une solution pragmatique. Cela fait beaucoup de si, mais le jeune patron des États-Unis n'a pas d'autre choix que de montrer que l'hyperpuissance n'a pas déserté ses responsabilités mondiales. Tâche d'autant plus difficile que le pays doute de lui et que son désarroi est à la mesure des ravages économiques. C'est là que les Américains attendent Obama en priorité.

XAVIER PANON

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