TOUT EST DIT

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mercredi 15 septembre 2010


Deux ans après Lehman

on pourrait parler de petit bout de la lorgnette si les sommes en jeu n'étaient pas aussi astronomiques. Depuis la faillite de Lehman Brothers il y a deux ans, son démantèlement aura coûté au moins 2 milliards de dollars rien qu'en frais d'avocats et d'experts-comptables ! Cette facture, avancée par le « Financial Times », en dit long sur l'extraordinaire complexité des opérations dans lesquelles était impliquée la firme américaine, sur la difficile « traçabilité » des produits financiers qu'elle traitait et même sur la connaissance des risques qu'elle prenait. S'il faut tant de temps et tant de monde pour démêler l'écheveau Lehman Brothers, n'est-ce pas parce que la maison elle-même était devenue incontrôlable ?

Mais, deux ans après la faillite de la firme maudite de Wall Street, sans doute serait-il naïf de croire que cette question ne se pose plus nulle part. Est-on certain que les procédures internes de contrôle ont été suffisamment resserrées partout ? Est-on certain que la surveillance des institutions financières, si défaillante en 2008, soit vraiment beaucoup plus performante qu'à l'époque ? Est-on certain qu'un nouvel AIG ne soit pas en train de mûrir bien à l'abri du regard des régulateurs ? Croit-on vraiment que le système financier présentera moins de risques le jour où les grandes banques de Wall Street auront cédé à d'autres leurs activités de trading pour compte propre ? Ne nous trompons pas. En deux ans, des avancées importantes ont été accomplies aux Etats-Unis et en Europe pour mieux réglementer et surveiller le secteur financier. Et rien n'eût été possible sans le rétablissement de la confiance des particuliers dans les institutions financières et de ces dernières entre elles. Sans ce préalable qu'il faut mettre au crédit des Etats et des banques centrales, tout le système financier aurait pu s'écrouler.

Mais, au cours des deux dernières années, la deuxième monnaie mondiale, l'euro, a failli éclater, la liquidité du système bancaire est restée extrêmement tendue, des Etats ont frôlé le défaut de paiement, de nouvelles bulles sur les matières premières et les obligations sont apparues... Deux ans après Lehman, les plaques tectoniques du système financier ne sont pas stabilisées. Le monde n'est pas à l'abri d'un séisme majeur.



Nicolas Barré

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