Après le vent et la pluie, le froid et le chaud. La tempête Xynthia, dont le souffle meurtrier s’est abattu sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime il y a tout juste trois mois, n’en finit pas de semer la confusion. Ceux qui avaient applaudi à la célérité et à la fermeté des décisions prises par les pouvoirs publics au lendemain de la catastrophe seront désarçonnés. Hier, le gouvernement a fait savoir qu’il allait se donner le temps de la réflexion pour 300 maisons inscrites en « zone noire », c’est-à-dire en principe dans le secteur où les logements devaient être obligatoirement détruits, selon le plan initial réputé non négociable jusqu’à une période très récente.
La nouvelle ligne est donc celle-ci, résumée par le secrétaire d’État au logement, Benoist Apparu, dans un entretien au Parisien : « Dans l’immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte. » Dans la même journée d’hier, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, est venu conforter son collègue en affirmant : « Nous n’avons jamais dit : nous détruirons toutes les maisons dans la zone noire. » Les deux préfets qui pendant des semaines ont défendu, non sans un certain courage, le plan de démolitions auprès de familles éprouvées apprécieront. En tout état de cause, ce changement de pied – car il s’agit bien de cela – n’a évidemment en rien rassuré les personnes sinistrées du littoral atlantique, qui se sont montrées hier très incrédules face à ces nouvelles déclarations.
Entre ne rien faire, comme cela s’est vu trop souvent après des catastrophes similaires, et prendre des mesures rapides et à certains égards brutales, comme dans le cas de Xynthia, il y a de la place pour agir résolument, mais sans précipitation. La valse-hésitation est une spécialité chorégraphique sur la scène politique française. Les élus, qui, dans notre pays, déplorent si souvent le délitement du pacte de confiance qui lie classiquement les gouvernants aux gouvernés, doivent mieux réfléchir aux processus de décision. Ils feront œuvre utile pour eux-mêmes, mais aussi pour les citoyens.
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