TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 5 juin 2010

Le G20 plaide pour la rigueur en zone euro

Les pays émergents se rangent dans le camp de la rigueur, majoritaire au sein du G20. La pression monte sur les Européens, priés d'intensifier leurs efforts de réduction des déficits.

Purger l'économie européenne sans briser la reprise mondiale. C'est la délicate équation que tente de résoudre ce week-end le G20, à Busan, le grand port sud-coréen. Les ministres des Finances des vingt plus grandes économies du monde ont donné la clé de l'énigme vendredi soir, lors de leur première réunion depuis le plan de sauvetage de 750 milliards d'euros déclenché par l'Europe le 9 mai.

Pour eux, l'assainissement des finances publiques dans la zone euro passe avant la stimulation de la croissance. «Il y a un courant majoritaire qui veut faire de la consolidation budgétaire la priorité numéro un », reconnaissait vendredi Christine Lagarde, ministre de l'Économie, à l'issue du dîner à huis clos des grands argentiers de la planète.

Un appel à la rigueur qui a mis sous pression les Européens, priés d'intensifier leurs efforts pour remettre leurs comptes en ordre. Et qui ont reçu la leçon des pays émergents, en particulier asiatiques, comme la Corée du Sud, qui ont assaini drastiquement leurs finances publiques à l'issue de la crise de 1997, pour mieux redécoller ensuite. À l'heure où leurs économies repartent sur les chapeaux de roues après la crise de Wall Street en 2008, ces nouvelles puissances ne veulent pas payer une seconde fois pour les errements de la zone euro. «Nous devons favoriser la ­reprise économique, mais, dans le même temps, nous ne pouvons ­renoncer à la prudence en matière budgétaire », a prévenu le ministre indien, Pranab Mukherjee.

Une piqûre de rappel

Cet appel à la discipline donne des ailes à l'Allemagne dans son combat pour imposer l'austérité dans la zone euro face aux velléités de la France et des pays méditerranéens.

En route pour le pays du Matin-Calme, le ministre allemand, Wolf­gang Schäuble, n'a pas manqué de renouveler la pression sur ses partenaires européens en rappelant que «les marchés avaient toujours des doutes quant à savoir si les accords négociés seraient réellement appliqués». Une piqûre de rappel qui venait à point nommé, alors que le commissaire Olli Rehn et le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, ont dû se fendre d'un exposé détaillé à Busan pour convaincre leurs homologues du G20 de la crédibilité du plan de sauvetage européen de 750 milliards d'euros. Berlin a reçu l'appui du nouveau chancelier de l'Échiquier britannique, George Osborne, qui a appelé les membres de l'eurozone à faire le ménage dans leurs comptes.

Mais, pour sa première sortie internationale, le nouveau chancelier a également rappelé l'importance de soutenir la fragile croissance mondiale pour éviter une rechute. Un appel qui a fait écho au secrétaire d'État américain, Timothy Geithner, qui a plaidé pour des mesures de consolidation budgétaire «compatibles» avec la croissance, prenant ses distances avec le refrain de la ­rigueur. Une perche saisie par Christine Lagarde, qui a souligné la nécessité de «ne pas étrangler la croissance», alors que Paris cherche à Washington un allié pour contenir la pression de Berlin.

En attendant le sommet de ­Toronto fin juin, le camp de la rigueur apparaît nettement majoritaire au sein du G20 comme de l'Eurogroupe, alors que la taxe bancaire défendue par Européens et Américains suscite l'opposition des émergents, du Canada et de l'Australie.

0 commentaires: