TOUT EST DIT

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samedi 5 juin 2010

Vin: flambée des prix en vue pour les bordeaux 2009

a campagne des primeurs des vins de Bordeaux a commencé début mai dans un contexte prometteur : le millésime 2009 fait partie des plus grands, assure tous les professionnels. On le compare facilement au 2005, avec plus d'homogénéité entre appellations et entre rive droite et rive gauche.Des tannins puissants, enrobés, peu d'austérité et des vins qui peuvent soit se goûter jeunes soit être de longue garde. Robert Parker, le dégustateur-gourou américain, est lui-aussi tombé sous le charme : cet ex-avocat n'a jamais autant distribué de 97 et 98-100 (note maximale) aux châteaux bordelais : parmi eux, Lafite-Rothschild et Latour (1ers grand crus classés, AOC Pauillac), Margaux (1er grand cru classé), Cos d'Estournel (second grand cru classé du Médoc à Saint-Estèphe),Léoville-Poyferré (second cru classé, Saint-Julien) ou Pontet-Canet (5e grand cru classé, Pauillac).
Cette qualité reconnue risque d'enflammer la campagne. Déjà, une dizaine de marques sur les soixante déjà sorties, ont dépassé de 20% à 30% les prix des 2005, qui eux-même avaient explosé, de 200% à 300% pour les plus grands, par rapport au 2004.

RISQUE DE DECONNEXION

Cantemerle, 5e grand cru classé du haut-médoc, vient de sortir à 19,90 euros, prix de revente négoce, soit une augmentation de 40% par rapport au 2008 (13,90 euros) et de 20% par rapport au 2005. "Et ceux déjà sortis font partie des plus raisonnables en termes de prix", souligne Jean-Pierre Rousseau, directeur général de Diva, une société de négoce bordelaise, spécialisée dans les crus classés.

"Il y a des chances que les prix des plus grands explosent, bien au-delà des 2005, avec des niveaux pouvant atteindre 300 à 400 euros la bouteille, estime M. Rousseau. D'où un risque de déconnexion par rapport aux marchés traditionnels." Cette année, deux clientèles lorgnent avec impatience la sortie des premiers, seconds et super-seconds crus classés (une trentaine de châteaux au total) : la Chine et les Etats-Unis. Deux clientèles sensibles aux notes de Parker, aux grandes écuries et aux millésimes d'exception.

"Pour la première fois dans l'histoire de Bordeaux, le marché des primeurs pourrait basculer vers la Chine, une clientèle inexistante jusque-là", confirme Jean-Philippe Delmas, directeur général de château Haut-Brion (Pessac-Léognan). Les millésimes 2009 de ce prestigieux 1er cru classé et de son autre cru, la mission haut-brion, ont pour la première fois été notés 100/100 par Robert Parker. De quoi alimenter l'inflation...

"RESTER PRUDENT"

Ceux-là partiront sans problème mais pour tous les autres ? Cette année, 500 à 600 châteaux, année exceptionnelle oblige, proposent leurs vins, en totalité ou en partie, en primeur - avant même leur vieillissement en barriques. Le client intéressé achète sur une réputation mais ne verra la couleur de ses bouteilles que deux ans minimum après son achat... L'objectif de ce système unique au monde est de permettre à l'intéressé d'acheter moins cher que lors de la mise en marché finale, et au château de faire de la trésorerie. Une bonne affaire souvent, mais pas toujours.

"Des amis pharmaciens et médecins, habitués des primeurs, m'ont dit qu'ils n'achèteront pas cette fois-ci car trop cher", temporise François Lévêque, courtier de père en fils et président du syndicat des courtiers de Gironde. "D'accord, on a un très grand millésime mais c'est aussi la crise économique dans toute l'Europe. Il faudrait rester prudent car les arbres ne montent pas au ciel". Réponse fin juin, quand les plus grands seront sortis.


Claudia Courtois

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