Reçu à Berlin, le président français va s'efforcer de resserrer les rangs avec la chancelière suspectée de vouloir jouer cavalier seul face à l'instabilité économique et monétaire dans l'UE.
Sur le baromètre fluctuant des relations franco-allemandes, le temps est à l'orage. Reçu ce lundi à Berlin par Angela Merkel, Nicolas Sarkozy va s'efforcer de resserrer les rangs avec la chancelière suspectée de vouloir jouer cavalier seul face à l'instabilité économique et monétaire dans l'Union européenne.
À l'approche du Conseil européen du 16 juin et du G8 de Toronto, une semaine plus tard, il devient urgent pour Nicolas Sarkozy d'accorder les violons avec Angela Merkel. Tous deux sont globalement sur la même ligne en matière de régulation, de mise au ban des spéculateurs et de taxation des banques. Une bonne base pour permettre au «couple» de se retrouver, après des semaines de tension liée à la crise de la zone euro.
On mesure aussi, de part et d'autre du Rhin, la part de politique interne qui entre dans la position respective du président et de la chancelière, tous deux à la peine sur le front domestique.
Entre les deux partenaires, la quasi-faillite de la Grèce et ses répercussions sur la monnaie unique ont accumulé les arrière-pensées. Le mécanisme de soutien de 750 milliards d'euros destiné aux pays en grande difficulté financière doit être finalisé aujourd'hui par les ministres des Finances de la zone euro, après avoir obtenu, de haute lutte, le feu vert des députés allemands.
Pomme de discorde
Mais Berlin rechigne toujours à apporter une garantie solidaire sur l'intégralité de sommes prêtées et insiste pour que chaque pays soit comptable à hauteur des fonds qu'il alloue, et à ses conditions. Côté français, on reproche aussi à la chancelière d'avoir alourdi de 70 milliards d'euros le coût du sauvetage de la Grèce en tardant à réagir.
Deux autres dossiers sont venus alourdir le climat. Paris a accusé Berlin d'avoir agi sans concertation en interdisant le mois dernier jusqu'en mars 2011 les ventes à découvert à nu une technique qui permet de vendre des titres sans les détenir sur les emprunts d'État et les dérivés de crédit (CDS) associés. Christine Lagarde a adopté un ton conciliant en déclarant hier que Paris et Berlin étaient d'accord sur le principe de l'interdiction des ventes «à nu» Mais le ministre de l'Économie a surtout insisté sur la nécessité d'«agir ensemble», façon de déplorer une nouvelle fois l'initiative solitaire de l'Allemagne.
L'autre pomme de discorde concerne le «dosage» de l'austérité et la supervision européenne des budgets, proposée par Berlin. Paris y est hostile même si Nicolas Sarkozy a fait un pas dans cette direction en proposant une réforme constitutionnelle sur la réduction des déficits. Car, sur le fond, le chef de l'État sait qu'il ne peut pas se permettre de creuser l'écart avec la chancelière et sa «culture de la stabilité». Il en va désormais du maintien de la note optimale décernée à l'«entreprise France» par les agences spécialisées.
lundi 7 juin 2010
Euro : Angela Merkel tend la main à Nicolas Sarkozy
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