Invité de l'émission 17 Heures politique organisée par iTélé en association avec « Les Echos », Laurent Fabius a estimé que la gauche était en mesure de gagner l'élection présidentielle de 2012, tant les Français sont déçus des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy et choqués par les inégalités croissantes. L'ancien Premier ministre de François Mitterrand a cependant affirmé que le Parti socialiste ne pourrait l'emporter qu'en réunissant deux conditions : se montrer uni et présenter un projet sérieux et juste. Il s'est dit favorable à la procédure d'organisation des primaires évoquée dans le rapport récemment réalisé par Arnaud Montebourg, qui ouvre la voie à une entente entre les principaux candidats préalable à la consultation des sympathisants. « Des primaires, ça ne veut pas dire pour autant qu'il faille que nous nous fracassions les uns les autres », a justifié Laurent Fabius, selon qui « il est tout à fait normal qu'il y ait des concertations ». « Il est très possible et même probable qu'il y ait plusieurs candidats » lors des primaires, a-t-il cependant souligné.
Le député de Seine-Maritime a cependant indiqué que sa candidature n'apparaissait pas probable. « Je me déterminerai définitivement en mai ou juin 2011 », a-t-il précisé. Il a d'autre part jugé souhaitable que les écologistes aient un représentant à la présidentielle, ne serait-ce que pour éviter que Nicolas Sarkozy occupe cet espace en suscitant une candidature écologiste de droite. Il s'est également déclaré favorable à un accord avec eux sur le projet politique et sur une répartition des sièges aux législatives.
Concernant les dossiers économiques, l'ex-occupant de Bercy à l'époque du gouvernement Jospin a jugé « très grave » le niveau atteint par les déficits français. Il a préconisé la réalisation d'économies en matière de dépenses publiques, accompagnées du développement d'investissements dans les domaines de l'éducation, de la formation et de la recherche innovation. Tout en critiquant le principe d'un « coup de rabot » de 10 % sur l'ensemble des niches fiscales, il a affirmé son souhait de revenir sur certaines dispositions, telles que la défiscalisation des heures supplémentaires ou l'exemption d'impôt accordée aux plus-values sur la cession des filiales de holdings. De même, il juge nécessaire, en matière de crédit impôt recherche, d'établir une différence entre les grandes entreprises et les PME.
Retraites : pour un référendum
Laurent Fabius s'est par ailleurs inquiété des conséquences du report de nombreux investissements effectués par les collectivités locales. « Des rafales d'emplois vont être supprimés à partir de l'automne dans le bâtiment et les travaux publics », a-t-il pronostiqué. Concernant, enfin, les retraites, il a estimé que le gouvernement mettait en oeuvre un « projet de recul » alors que les propositions du PS constituaient en revanche « un projet de partage ». Il s'est dit favorable à l'idée d'un référendum sur le sujet réclamé par Ségolène Royal . « Pourquoi les parlementaires seraient capables de voter et pas les Français ? », a-t-il interrogé, tout en affirmant que les évolutions sur ce dossier devaient être réalisées dans le sens de la justice et en prenant en considération la pénibilité du travail.
C'EST UN FRONT ANTI-DSK QUI SE DESSINE À LA FAÇON TOUTE DISCRÈTE DES SOCIALISTES.
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