Le 47 e congrès de la CFDT s'ouvre aujourd'hui à Tours. Les 1.500 délégués devront fixer les orientations sur la réformedes retraites, en particulier sur la durée de cotisation. Le gouvernement suivra les débats avec attention avant de présenter son projet de loi. François Chérèque, assuré d'être réélu, veut donner un deuxième souffle à son syndicat.
C'est une CFDT sous pression qui ouvre aujourd'hui son 47 e congrès, à Tours. A peine remise du traumatisme de son soutien à la réforme des retraites de 2003, elle est désormais à l'heure des choix sur la nouvelle réforme en préparation. Pour chasser les fantômes, son numéro un, François Chérèque, a d'ores et déjà indiqué que « la CFDT ne peut pas s'engager dans une réforme qui remet en cause les 60 ans », une position que le congrès entérinera sans aucun doute. A défaut d'avoir obtenu la grande réforme systémique qu'elle réclame, la centrale va surtout débattre d'un nouvel allongement de la durée de cotisation. La confédération est prête à l'accepter et les quelque 1.500 délégués présents au congrès devront décider s'ils s'y résignent. Et fixer les contreparties qu'ils en attendent. « Il faut qu'on transforme ce moment particulier en une chance : les militants de la CFDT vont être les seuls qui vont pouvoir décider de la position de leur organisation en plein débat », explique François Chérèque.
Taxer les profits des entreprises
Le ton s'annonce offensif. Le ministre du Travail, Eric Woerth, a pris le risque de braquer les militants en confirmant ces derniers jours qu'il compte privilégier une approche individualisée et médicalisée de la pénibilité, un dossier cher à la CFDT. Celle-ci estime que la droite a trahi ses engagements de 2003. Les troupes sont aussi opposées à toute remise en cause du dispositif carrières longues, que le gouvernement entend sauvegarder mais « aménager ». L'apport de nouvelles ressources sera aussi au coeur des débats. François Chérèque préconise notamment la taxation des bénéfices non réinvestis des entreprises pour alimenter le Fonds de réserve des retraites.
Le gouvernement l'a dit ouvertement : il suivra avec attention la teneur des débats. La CGT aussi ! Si le congrès entérine la hausse de la durée de cotisation, cela incitera l'exécutif à jouer aussi sur ce curseur dans la réforme, en plus du relèvement de l'âge légal. Le congrès influera peut-être aussi sur les contreparties qui figureront dans le projet de loi, attendu entre le 15 et le 20 juin. C'est en tout cas l'objectif de la CFDT : peser sur la réforme sans la soutenir pour autant.
Sous le signe de l'autocritique
Les enjeux de pouvoir internes sont plus limités. Dans une centrale où il ne rencontre plus d'opposition frontale, François Chérèque, candidat unique à sa succession, est assuré d'être reconduit pour un troisième mandat de quatre ans, son « dernier ». Les mouvements seront aussi limités au sein de la commission exécutive, avec les arrivées attendues de Veronique Descacq (banques) et Patrick Pierron (chimie), auxquels s'ajoute Laurent Berger, successeur annoncé de François Chérèque, déjà entré à la commission il y a un an.
Plus que les hommes, c'est l'organisation de la CFDT qui sera au coeur des réflexions d'un congrès placé sous le signe de l'autocritique. La centrale a arrêté l'hémorragie de départs mais elle peine à trouver un second souffle électoral.
Sur fond de réforme de la représentativité, elle juge « urgent » de repartir à la conquête du terrain pour mieux traduire en adhésions la montée en puissance dans le débat public des thèmes qu'elle porte depuis longtemps, comme la sécurisation des parcours professionnels et la revalorisation de la négociation collective. Dans un glissement - plus qu'un véritable virage -mêlant volontarisme et humilité, la CFDT veut « s'appuyer davantage sur les militants pour bâtir les revendications » et « rechercher des solutions collectives qui prennent en compte les aspirations individuelles ». Pour cette organisation très pyramidale et marquée par le culte de la défense de l'intérêt général, c'est une petite révolution culturelle que François Chérèque tient à placer au coeur de son dernier mandat. L'intention est affichée dans le discours depuis longtemps. Il faut maintenant des résultats.
C'EST AVEC UN TEL ESPRIT QUE CHÉRÈQUE ET SA CLIQUE DE GAUCHOS FAVORISE LES DÉLOCALISATIONS ET C'EST TANT MIEUX.
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