TOUT EST DIT

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lundi 7 juin 2010

Regain de tension entre les banques

Les banques ont placé un montant record de 350,9 milliards d'euros auprès de la Banque centrale européenne dans la nuit de dimanche à lundi. Signe de défiance et de surabondance de liquidités.

Les banques n'ont jamais autant placé d'argent auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Dans la nuit de dimanche à lundi, elles ont déposé 350,9 milliards d'euros à 24 heures auprès de la banque des banques, la BCE, après un précédent record de 320 milliards jeudi dernier. Le mécanisme auquel elles ont fait appel, appelé la facilité de dépôt, permet aux banques de placer le trop-plein de liquidités à taux fixe (0,25%) et sans risque.

Ces montants record traduisent un regain de tension, alors que les marchés s'inquiètent maintenant sur la santé de la Hongrie. Au lieu de prêter l'argent dont elles disposent, les banques préfèrent le placer sans risque auprès de la BCE. Les sommes déposées ces derniers jours n'ont rien à voir avec ceux observés avant la crise financière. En 2007, les banques n'ont placé au maximum que 9,13 milliards d'euros auprès de la BCE.

«Il existe un risque élevé que nous nous dirigions vers une crise comme celle que nous avons connu après la faillite de Lehmann Brothers», analyse Christoph Rieger, de Commerzbank, cité par l'agence Bloomberg. «Aussi longtemps que les banques ne sauront pas quelle est l'exposition de chacune sur les pays qui risquent de faire défaut (Grèce, Hongrie, NDLR), elles seront réticentes à se prêter entre elles et placeront leur argent auprès de la BCE.»

Excès de liquidités

Si les banques placent beaucoup de fonds auprès de la BCE, c'est surtout parce qu'elles détiennent trop de liquidités, estime pour sa part Clemente da Lucia, économiste zone euro chez BNP Paribas: «Les liquidités sont supérieures aux besoins des banques, et placer ces excédents auprès de la BCE est un mouvement naturel».

Sur le marché interbancaire, tous les voyants ne sont pas au rouge. Par exemple, si les banques n'avaient vraiment plus confiance entre elles et ne voulaient plus se prêter à très court terme, beaucoup plus iraient frapper à la porte de la BCE pour emprunter. Or, elles ne sont aujourd'hui qu'environ 80 à se refinancer auprès de cette dernière, contre plus de 300 au plus fort de la crise Lehman Brothers.

L'excès de liquidité ne devrait pas entraîner un durcissement de la politique monétaire, lors de la réunion ce jeudi des gouverneurs de la Banque centrale. Il devrait se résorber naturellement à la fin du mois, avec l'arrivée à échéance d'un prêt à un an de 442 milliards d'euros.

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