TOUT EST DIT

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jeudi 7 janvier 2010

Les larmes de François Fillon pour la disparition de Philippe Séguin

François Fillon a rendu un vibrant hommage à Philippe Séguin, qui fut son mentor en politique. Le Premier ministre a terminé en larmes sa courte allocution retransmise en direct depuis Matignon.

"Hier matin, il était ici même, et je voyais encore dans ses yeux cette ironie tendre qu'il me réservait en me voyant assumer mes fonctions de Premier ministre, lui qui me regardait toujours comme le jeune parlementaire qu'il avait choisi de prendre sous son aile. Aujourd'hui, je perds un ami, et la France perd l'un de ses plus grands serviteurs et l'une de ses plus belles voix politiques. Une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix aussi parfois tourmentée. Philippe Séguin avait la passion de la France, née dans le souvenir d'un père qui avait donné sa vie pour elle. Une passion dévorante, tenace, ombrageuse, qui le conduisit, de son "non" au traité de Maastricht à sa démission fracassante de la présidence du Rassemblement pour la République (RPR, ndlr), à agir de façon frondeuse.

Philippe était fier et inclassable, mais il était fidèle aux valeurs du gaullisme comme on est fidèle à une épopée qui exige de tout donner. Philippe Séguin fut à Épinal un maire exceptionnel, lui qui était né dans la lumière de Tunis. L'ancien élève de l'École normale d'instituteurs du Var fut à l'Assemblée nationale un parlementaire dont l'éloquence imprégnera longtemps encore les murs du Parlement. Il fut un grand ministre des Affaires sociales et de l'Emploi. Il restera comme l'un des présidents de l'Assemblée nationale parmi les plus brillants et les plus respectés.

Par-delà les partis et par-delà les clivages politiques et idéologiques, l'aura et la culture de Philippe Séguin s'imposaient à tous. Son autorité et son rayonnement intellectuel ne laissaient personne indifférent. Chacun pressentait que dans son patriotisme ombrageux, il y avait en quelque sorte une part de notre histoire nationale. Après avoir tellement donné à la politique, il se voua totalement et avec la même intensité à la Cour des comptes, qu'il présidait depuis 2004. Dans cette charge, il était encore et toujours l'homme que l'on écoute. La République était le fil de la vie de Philippe Séguin. Ce matin, ce fil s'est rompu... et je pense avec émotion à sa famille."

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