François Fillon a rendu un vibrant hommage à Philippe Séguin, qui fut son mentor en politique. Le Premier ministre a terminé en larmes sa courte allocution retransmise en direct depuis Matignon.
"Hier matin, il était ici même, et je voyais encore dans ses yeux cette ironie tendre qu'il me réservait en me voyant assumer mes fonctions de Premier ministre, lui qui me regardait toujours comme le jeune parlementaire qu'il avait choisi de prendre sous son aile. Aujourd'hui, je perds un ami, et la France perd l'un de ses plus grands serviteurs et l'une de ses plus belles voix politiques. Une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix aussi parfois tourmentée. Philippe Séguin avait la passion de la France, née dans le souvenir d'un père qui avait donné sa vie pour elle. Une passion dévorante, tenace, ombrageuse, qui le conduisit, de son "non" au traité de Maastricht à sa démission fracassante de la présidence du Rassemblement pour la République (RPR, ndlr), à agir de façon frondeuse.
Par-delà les partis et par-delà les clivages politiques et idéologiques, l'aura et la culture de Philippe Séguin s'imposaient à tous. Son autorité et son rayonnement intellectuel ne laissaient personne indifférent. Chacun pressentait que dans son patriotisme ombrageux, il y avait en quelque sorte une part de notre histoire nationale. Après avoir tellement donné à la politique, il se voua totalement et avec la même intensité à la Cour des comptes, qu'il présidait depuis 2004. Dans cette charge, il était encore et toujours l'homme que l'on écoute. La République était le fil de la vie de Philippe Séguin. Ce matin, ce fil s'est rompu... et je pense avec émotion à sa famille."
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