François Fillon a affirmé jeudi qu'avec la mort de Philippe Séguin, l'un de ses mentors politiques, il perdait "un ami" et que la France perdait "l'un de ses plus grands serviteurs" et "l'une de ses plus belles voix politiques", "toujours féconde, parfois tourmentée"."Aujourd'hui je perds un ami et la France perd l'un de ses plus grands serviteurs et l'une de ses plus belles voix politiques. Une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix aussi parfois tourmentée", a déclaré le Premier ministre dans une déclaration solennelle à Matignon.
Philippe Séguin, avec lequel François Fillon a partagé une partie de sa vie politique, "avait la passion de la France (...) une passion dévorante, tenace, ombrageuse qui le conduisit de son non au traité de Maastricht à sa démission fracassante de la présidence du Rassemblement pour la République, à agir de façon frondeuse", a-t-il affirmé.
"Philippe était fier et inclassable mais il était fidèle aux valeurs du gaullisme comme on est fidèle à une épopée qui exige de tout donner", a aussi dit le chef du gouvernement, qui se décrit souvent comme "un gaulliste social" dans la lignée de M. Séguin, faisant part de "sa profonde tristesse".
Pour le chef du gouvernement qui fut notamment aux côtés de Philippe Séguin dans son combat contre le traité de Maastricht en 1992 et lorsqu'il prit la tête du RPR, "cette disparition brutale est une déchirure avec des années de complicité politique mais surtout personnelle".
Retraçant son parcours, le chef du gouvernement a célébré "un maire exceptionnel" d'Epinal (Vosges), "un grand ministre des affaires sociales et de l'emploi" et qui restera aussi "comme l'un des présidents de l'Assemblée nationale parmi les plus brillants et les plus respectés".
A la Cour des Comptes que présidait avant son décès M. Séguin, "il était encore et toujours l'homme que l'on écoute".
"Par delà les partis et par delà les clivages politiques et idéologiques, l'aura et la culture de Philippe Séguin s'imposaient à tous. Son autorité et son rayonnement intellectuel ne laissaient personne indifférents", a jugé M. Fillon. "La République était le fil de la vie de Philippe Séguin. Ce matin ce fil s'est rompu et je pense avec émotion à sa famille", a aussi dit M. Fillon, un sanglot dans la voix.
"Chacun pressentait que dans son patriotisme ombrageux il y avait en quelque sorte une part de notre histoire nationale", a-t-il ajouté.
"Hier matin il était ici même et je voyais encore dans ses yeux cette ironie tendre qu'il me réservait en me voyant assumer mes fonctions de Premier ministre lui qui me regardait toujours comme le jeune parlementaire qu'il avait choisi de prendre sous son aile", s'est souvenu M. Fillon.
jeudi 7 janvier 2010
Fillon: avec la mort de Séguin la France "perd l'un de ses plus grands serviteurs"
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