TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 15 mars 2013

SOS retraites, bis repetita

SOS retraites, bis repetita


L'histoire se répète sans surprise. Alors que les partenaires sociaux négociaient, pied à pied, hier, pour trouver un accord sur le renflouement des caisses complémentaires, impossible de faire l'autruche face aux déficits à venir. Si rien n'est fait, le « trou » des régimes de retraite se creusera de 20 milliards d'euros en 2020. Moins de trois ans après la réforme Fillon adoptée dans la douleur, l'alerte rouge est déclenchée.

La droite pensait avoir écopé en portant progressivement l'âge de départ à 62 ans et l'âge d'une pension à taux plein à 67 ans. Mais le bateau prend toujours l'eau. Résultat : il n'y aura pas assez d'argent dans les caissons de survie pour joindre les deux bouts au-delà de 2018, même après avoir « dévalisé » le fonds de réserve.
Nécessité faisant loi, la gauche va donc, à son tour, devoir s'attaquer à ce gros chantier pour éviter l'effondrement général du système. S'atteler à une réforme pour le long terme ? Mardi, le président Hollande a plaidé pour « des choix courageux » avant la fin de l'année. Avec le PS, l'homme « normal » avait combattu, avec force, le report de l'âge légal, version Sarkozy.
Aujourd'hui, une équipe d'experts peaufine dans le détail une feuille de route qui sera dévoilée en juin. Pour ramener le système à l'équilibre, elle privilégierait l'allongement de la durée de cotisation. La bonne direction. Les socialistes, après avoir parfois opéré sur le sujet un virage à 180 degrés, finissent aussi par l'admettre : repousser l'âge de départ est inéluctable. Le consensus l'emporterait-il, enfin, sur la politique politicienne ?
Une très bonne nouvelle
Le bon sens amène à penser, par ailleurs, que les autres leviers envisagés seront à manier avec plus de discernement. La hausse des cotisations nuirait à la compétitivité dans un pays qui croule déjà sous les prélèvements sociaux. La baisse des pensions serait politiquement dure à tenir alors que les Français, à en croire un dernier sondage, estiment avoir déjà beaucoup donné.
Le pire à leurs yeux sera-t-il forcément l'ennemi du bien ? Une certitude. Les nouvelles mesures de financement supposeront des efforts de tous. Des efforts à répartir justement. En tenant compte de la pénibilité au travail, des carrières morcelées ou longues. En abordant la question des régimes spéciaux au travers d'un débat de fond...
Les relations entre les partenaires sociaux, historiquement basées sur la culture du conflit, se tendront-elles alors que le poids de la fiscalité et le froid de la rigueur accentuent, dans l'opinion, le ressenti d'un gros malaise ?
Sans se détourner de leurs priorités ¯ on pense d'abord au combat pour l'emploi ¯, l'Élysée et Matignon ont, là, une occasion de fixer un vrai cap. De démontrer leur crédibilité (écornée par ailleurs) quant à leur capacité à réformer réellement sans se satisfaire de simples replâtrages.
Les retraites, enjeu capital, représentent un dossier sensible pour les Français. Un pan inaliénable du pacte social de solidarité entre les générations, bâti sur la relance de l'après-guerre. Reste que la société se doit d'affronter la réalité du XXIe siècle en face, quitte à remettre, sur la table, les questions qui fâchent. Le tout, ne l'oublions pas, sur fond d'une espérance de vie en forte croissance passée de 70 à 81,4 ans, en France, en cinq décennies. Une très bonne nouvelle, non ?

0 commentaires: