Martine Aubry a annoncé lundi qu'elle reportait la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2014. Un nouveau coup dur pour Vincent Peillon, qui n'a plus qu'à espérer que Paris se lance dans la réforme dès la rentrée 2013.
lundi 18 mars 2013
Rythmes scolaires : Aubry tacle Peillon
Après le coup porté fin février par Gérard Collomb, maire PS de Lyon, à la réforme des rythmes scolaires, Martine Aubry enfonce le clou, en annonçant à son tour ce lundi un report à 2014.
Voilà qui n'arrange décidément pas les affaires du ministre Peillon, qui, en fin d'année 2012, espérait voir 50 % d'écoliers faire leur rentrée 2013 à la semaine de quatre jours et demi… Le ministre de l'Éducation, qui a fait de ce sujet sa réforme emblématique, au risque de polluer l'ensemble du débat sur la «refondation» de l'école, va devoir revoir ses ambitions à la baisse.
Car selon les diverses remontées venues des élus, seulement 10 % à 30 % des villes de France pourrait basculer dès 2013. Une fourchette bien large qui pourrait être tirée vers le bas par les désaffections successives de grandes villes de gauche.
À Lyon, Montpellier et Strasbourg, les élus en appellent au temps pour cette réforme.
À Lille, Martine Aubry, qui tenait ce matin une conférence de presse sur le sujet, a donc annoncé vouloir elle aussi «prendre le temps de la concertation», tout en affirmant que la date d'application n'était «pas un enjeu». Il faut dire que la décision de l'ancienne secrétaire du PS était attendue avec intérêt par le ministre de l'Éducation nationale. Comment ne pas y voir un moyen de «se payer» Peillon? «Je partage totalement son projet, il a tout mon soutien», s'est défendue Martine Aubry.
Désormais, les yeux sont rivés sur la capitale. La pression monte sur Bertrand Delanoë. Après une série de réunions de concertation qui ont vu s'affronter élus, syndicalistes, professeurs et parents, l'heure est à la décision. Dans ce jeu politique, la voix des élus Europe Écologie-Les Verts (EELV) va faire toute la différence, puisque les conseillers municipaux socialistes n'ont pas la majorité absolue et que la droite ainsi que les communistes sont opposés au projet. Les élus EELV qui rencontrent Bertrand Delanoë ce lundi jugeront, au vu des garanties financières notamment, s'ils se prononcent pour 2013 ou 2014. En fonction de leur décision, le maire émettra demain un vœu qui sera soumis le 25 mars au Conseil de Paris.
Symboliquement, un report parisien à 2014 signerait la mort de la réforme. Et s'apparenterait à un désaveu définitif pour le ministre.
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