TOUT EST DIT

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lundi 18 mars 2013

Une année délicate

Une année délicate


La campagne des élections municipales a commencé lentement, presque en catimini. La plupart des villes sont agitées de frémissements annonciateurs d’une campagne électorale naissante. Les sortants se hâtent d’améliorer leur bilan, et les opposants contiennent de plus en plus mal leur impatience. Tous ceux qui s’affronteront au printemps 2014 partagent cependant la même crainte : voir les enjeux nationaux balayer les préoccupations locales.
La majorité redoute un vote sanction. Alors qu’au fil des scrutins, les socialistes et leurs alliés ont volé de victoire en victoire jusqu’à la présidentielle de 2012, le ressort semble s’être cassé, ou tout au moins distendu. Les cotes de popularité du chef de l’État et de son Premier ministre sont calamiteuses. Les espoirs de l’an dernier ont été douchés par la crise. Le chômage s’envole, les fermetures spectaculaires de grandes entreprises témoignent de l’impuissance des politiques à s’opposer au tsunami économique. Des affaires comme celle de la viande trafiquée ne sont pas faites pour améliorer le moral de la société française.
Même les réformes sociétales, pourtant estampillées « made in gauche », ne font plus vibrer les électeurs de François Hollande. Le bouillonnant Vincent Peillon a beau secouer l’Éducation nationale, il ne fait plus tout à fait recette. Cette défiance est exprimée par de nombreux maires de gauche qui, inquiets du coût de sa réforme des rythmes scolaires, ont reporté son application à 2014.
L’opposition n’a guère plus de motif d’optimisme que la gauche. L’UMP n’en a pas totalement fini avec son combat des chefs. Sa base, lassée par ces jeux de pouvoir, pourrait ainsi sanctionner sévèrement un parti où Nicolas Sarkozy, pourtant sévèrement désavoué, fait figure de recours. Enfoncés dans ce brouillard politico-économique, les électeurs pourraient être nombreux à bouder les urnes ou à choisir un vote protestataire, au moins au premier tour.
Les candidats et les partis auront bien du mal à arracher les Français au marais de la morosité. Il leur faudra prouver qu’ils sont capables de se rapprocher du quotidien d’électeurs qui ont le sentiment d’être seuls au monde, face à l’incertitude des temps.

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