TOUT EST DIT

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samedi 16 mars 2013

Mauvaises étoiles

Mauvaises étoiles


Le lundi n’est plus vraiment le jour du ravioli… en boîte. Même ce grand classique de la bouffe sans cuisine est victime de la crise du cheval-bœuf, comme d’autres plats préparés.
La cuisine aux peurs rôde dans les rayons, et il faudra sûrement beaucoup de temps à la filière agroalimentaire pour se réconcilier avec les consommateurs. La rupture est d’autant plus consommée que les contrôles relèvent quotidiennement des pratiques frauduleuses. Hier, c’est du côté de Cavaillon qu’on a découvert du cheval roumain, passé par la Hollande avant d’être baptisé bœuf. Des Belges ont avalé du porc « clandestin » dans des spaghettis bolognaise. Les Suisses, eux, ont appris qu’ils avaient ingéré des tartes contaminées avec des bactéries fécales. Bon appétit !
Pour avoir réussi le miracle de nous mettre l’étalon dans l’estomac, bon nombre d’industriels s’inquiètent pour l’avenir de leur entreprise. C’est un peu tard. Même si, dans la plupart des cas, la santé du consommateur n’a jamais été en danger, celui-ci a été grugé. Seul l’appât du gain explique que l’on ait remplacé le bœuf par du porc. Il faudra beaucoup de temps pour rétablir la confiance entre les fabricants et leurs clients, qui avaient déjà eu du mal à digérer l’affaire de la vache folle.
On entend, ici ou là, des industriels expliquer qu’ils sont au bord de l’asphyxie, à cause de ce divorce alimentaire, et que leurs employés iront bientôt pointer au chômage. C’est une manière peu ragoûtante de culpabiliser le « cochon de payant ». Il ne faudrait quand même pas confondre recette culinaire et instruction civique, ou alors c’est la République qui finira par passer à la casserole.
La crise actuelle est grave. Elle l’est d’autant plus qu’elle dépasse largement nos frontières. Tous les pays sont touchés par les tricheries alimentaires. Les étiquettes illisibles permettent de vendre n’importe quoi, n’importe où, au nom du grand marché.
L’Europe pourrait regagner un peu plus de popularité en remettant de l’ordre dans la filière agroalimentaire. Si le Guide Michelin avait son mot à dire, on peut parier sans se tromper que l’Union européenne aurait perdu depuis longtemps les étoiles qui ornent son drapeau.

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