TOUT EST DIT

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samedi 16 mars 2013

Hollande, seul au milieu du chaos

Hollande, seul au milieu du chaos


Les cotes de confiance de François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont au plus bas : 55 % des Français (sondage CSA) jugent que l’exécutif navigue à vue. Le reproche n’est pas nouveau : en août, le président avait déjà perdu 11 points. « François Hollande n’a pas de cap », diagnostiquait l’historien Marcel Gauchet. Le 9 septembre, sur TF1, François Hollande lui avait répondu : « J’ai un cap et un agenda. » Il se donnait alors deux ans pour relever le pays, promettant que les comptes publics seraient redressés et la courbe du chômage inversée fin 2013.
Depuis, la conjoncture s’est beaucoup dégradée. Ses promesses ne seront pas tenues. Les Français s’interrogent : où est la ligne quand on bombe le torse pour dire que les plans sociaux sont inacceptables mais qu’ils sont in fine acceptés ? On devait taxer les riches à 75 % ; le Conseil constitutionnel ayant dit non, demeure la ponction sur les classes moyennes, bien réelle celle-là. Le président avait promis la stabilité fiscale mais le gouvernement distille chaque jour des annonces contradictoires sur le diesel, les allocations familiales, le doublement des PV pour financer le Grand Paris. La seule mesure concrète n’est pas une économie mais une dépense : la fin du jour de carence des fonctionnaires, manque à gagner : 200 millions d’euros. Une goutte d’eau il est vrai, comparé aux 5 milliards d’économies que les ministres, mis en demeure par Jean-Marc Ayrault, doivent trouver dans leur budget.
Le message politique est brouillé. « La composition de la gauche entrave le président », note un cacique du PS. L’amnistie sociale a été adoptée au Sénat sur proposition communiste. « Un encouragement à la violence », dit la droite. Benoît Hamon y voit un message de paix. Manuel Valls affiche, lui, son scepticisme. Pour faire taire les Verts, le président temporise sur le gaz de schiste. Arnaud Montebourg se montre plus volontariste. De même, il se garde bien de trancher entre Pierre Moscovici qui loue l’action positive de la Banque centrale européenne et Arnaud Montebourg qui la juge au contraire « remarquablement inactive ».
La voix de Bercy est devenue inaudible. Du temps de François Mitterrand, Jacques Delors et Pierre Bérégovoy étaient des ministres des Finances écoutés et respectés. Avec Lionel Jospin, DSK séduisait les patrons et faisait de la pédagogie auprès des journalistes, c’est bien ce qui manque aujourd’hui. Il faudrait au président des relais d’envergure. Jean-Marc Ayrault fait le job, il est courageux, loyal, seulement ses propos ne laissent pas de trace. Du temps de Mitterrand, l’autorité politique s’organisait autour de trois piliers : l’Élysée, Matignon et le parti. Harlem Désir est un premier secrétaire évanescent. Finalement, François Hollande est bien seul.

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