samedi 16 mars 2013
La république assassinée par la démocratie et l’oligarchie
La démocratie est souvent louée comme un idéal ou un salut ou un modèle ou même n’importe quoi à notre époque ou n’importe qui peut dire quelque chose dans les médias. En fait, la démocratie ne veut plus rien dire tant ce mot est employé dans des contextes divers. On dit que l’accès à Internet s’est démocratisé depuis dix ans alors que dans les années 1960, c’était le lave-linge et 1970 la télévision. Puis le magnétoscope dans les années 1980. Et après le lecteur CD dans les années 1990. La démocratie, c’est simple comme un bulletin de vote dans l’urne. Voilà une vérité, la démocratie aussi efficace qu’un bout de papier placé dans une enveloppe et décompté par un bureau assermenté. Quand on dispose d’un marteau, tous les problèmes finissent par ressembler à des clous. Quand on dispose d’un bulletin de vote, on croit que tous les problèmes sont solubles par les partis politiques et les gouvernements. Et on finit par comprendre qu’on s’est trompé.
Je crois avoir pointé l’énorme faille de la démocratie. En faisant croire que les problèmes de sociétés sont entre les mains des gouvernants, les peuples et les individus tendent à s’exonérer de toute responsabilité et se dédouanent vis-à-vis des exigences morales liée à l’instauration d’une vie publique partagée et assumée par tous. Le citoyen veut être servi par le service public. Ce tableau est évidemment caricatural à dessein car dans la réalité, la vie publique reste encore présente, bien qu’elle tende à s’affaiblir depuis les crises et l’avènement de l’individualisme. L’autre faille, c’est la corruptibilité des dirigeants et des élus. Les comportement oligarchiques, carriéristes, népotiques, finissent par miner la république car les gens de pouvoir finissent par ne plus connaître le quotidien de la majorité des concitoyens et se croient suffisamment dignes pour s’arroger quelques prébendes en laissant la société se déliter et les marges crever en mettant cela sur les pertes et profits de l’omelette du progrès qui ne peut se faire sans casser des oeufs. Depuis des décennies, le tableau s’aggrave. Les collectivités locales s’endettent, les copains font des affaires et les citoyens trinquent (Exemples. Les finances nationales et locales sont endettées et pourtant, on a construit une autoroute Pau Bordeaux loin d’être indispensable. On va construire un grand stade dont on peut se passer à Bordeaux, sans oublier le projet de LGV de quelques milliards pour gagner 45 minutes sur le trajet Bordeaux Biarritz. Quand on est républicain, on se souci du bien public et on évite de dilapider l’argent public pour des projets pas vraiment utiles, ou si c’est le cas, alors c’est pour un public sélectionné. Les vacanciers friqués revenant du ski ne sont pas à 20 euros prêts à être raqués pour revenir des stations en prenant l’autoroute à Pau).
Un bon mot à la Desproges. Un oligarque, c’est quelqu’un qui tire la couverture à lui et ramasse un maximum de blé. Un démocrate, c’est quelqu’un qui n’a pas les moyens d’être un oligarque mais qui voudrait quand même avoir un peu de blé comme lot de consolation. Passion égalité.
On ne peut que revenir à la définition de Montesquieu sur la république conçue comme régime dont le ressort est la vertu. Il n’y a pas de république sans morale, sans éthique, sans souci de la vie publique et de la perfection des choses. Le ressort de l’oligarchie, c’est la cupidité et le ressort de la « démocratie » à l’ère des médias de masse et de la consommation, c’est le désir. Si l’on comprend que la cupidité est antagoniste des vertus et que le désir est ce qui éteint petit à petit ces mêmes vertus, alors on conclut que la république a été assassinée par l’oligarchie et la démocratie. C’est tellement clair et limpide que je ne vois pas quoi ajouter comme complément de démonstration. Et c’est tellement agréable de faire court de temps en temps.
Juste une note pour élargir la réflexion. La démocratie doit servir la république et non l’inverse. La fin, ce n’est pas la démocratie mais la république. Quand la république sert la démocratie et que l’oligarchie se sert de la république, alors la république meurt ! Et les masses gagnent le territoire tandis que les oligarques mettent des barrières pour se préserver des masses. Si bien que mon bonheur est d’élever la tête et d’admirer le vol des oiseaux. Cela, ni l’oligarchie ni la démocratie ne peut m’en priver et je regarde la république s’envoler dans un ailleurs, se lover dans mes rêves et moi aussi, je plane en rêvant d’un monde meilleur.
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