TOUT EST DIT

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dimanche 30 septembre 2012

Cher low cost… 
 
la vie à bas coût, un rêve. Acheter le maximum pour un prix minimum, voilà qui résoudrait la quadrature du cercle consumériste, passerait pour pierre philosophale de la croissance.
Un mythe n’est jamais gratuit. Au plan social, la pression à baisser les coûts, si elle ne nuit pas forcément à l’emploi, n’a pas fini de faire des ravages dans les acquis salariaux. La mondialisation elle-même se nourrit de l’idée que tout, à qualité égale, peut se monnayer moins cher. Ce principe légitime une concurrence sans bornes.
Au plan des comportements, le low cost a tellement ouvert l’échelle des tarifs, pour un même produit, qu’il est devenu difficile de croire en l’existence d’un juste prix. Encore plus d’accepter de le régler.
Ce serait une erreur que de réduire le low cost à un ghetto commercial pour faibles budgets, tant il s’est banalisé. Le bas coût prospère prospère aussi de l’attitude schizophrène qui fait de nous des consommateurs à la fois insatiables et sourcilleux, tyranniques au moment de sortir le porte-monnaie et intraitables sur le niveau de leurs revenus.
Dans un monde où il ne faudrait plus exister que par sa consommation, où la propriété seule serait gage de réussite, le low cost entretient cette chimère, vieille comme les soldes, qu’un moindre prix fait le bonheur. C’est un cheval de Troie. Introduit dans nos vies, avec notre aval, il menace d’être l’avant-garde d’une société entière à bas coût. Quand l’importance de toute chose sera devenue floue risque de se poser la question de notre valeur propre.

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