Il arrive un moment où il n'est plus
utile de jouer sur les mots car la vérité… c'est maintenant ! Ce
premier budget du quinquennat de François Hollande est un budget dans
toute sa rigueur, un budget « historique », « massif », « sans précédent
», un « budget de combat ». Osera-t-on ajouter un budget courageux pour
ne pas dire téméraire ? Parce qu'avant d'en souligner les défauts, il
faut admettre qu'il rompt avec trente années de laxisme, de fuite en
avant budgétaire, de politiques fiscales clientélistes, de prodigalités à
crédit, dans lesquels droite et gauche ont une responsabilité largement
partagée. La crise, dans sa brutalité, a sonné la fin de
l'État-providence et des inconséquences ou gabegies publiques.
Il n'est pas inutile de le souligner. Car
il y a dans ce rappel une invite à la modération dans les critiques des
uns et des autres. On retiendra aussi, dans une de ces facéties de
l'Histoire, que c'est à la gauche, revenue au pouvoir, qu'il incombe de
redresser les finances d'un pays que François Fillon disait déjà en état
de faillite au début du précédent quinquennat.
Le courage de François Hollande a
donc consisté à tenir bon sur l'objectif de réduction du déficit à 3 %
du PIB, en 2013. Là où il fait preuve, en revanche, de témérité, c'est
en privilégiant l'assommoir fiscal sur la réduction des dépenses (malgré
des efforts) pour atteindre l'objectif. Au risque de casser la reprise
en ponctionnant les entreprises et de créer une crise de confiance. Et
puis, pourquoi persister à dire, contre toute évidence, que les classes
moyennes seront épargnées ?
Il n'était pas interdit, après tout, de
réintroduire de la justice fiscale, un peu oubliée sous Nicolas
Sarkozy, dans notre système. Il faut bien qu'il reste quelque chose de
gauche dans ce budget. Sa principale faiblesse est de reposer sur une
hypothèse de croissance à 0,8 % dans une période de quasi-récession.
Certes, ce budget 2013 est dur à avaler mais le pire serait qu'il ne
passe pas l'année !
dimanche 30 septembre 2012
Un budget de gauche
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