dimanche 30 septembre 2012
Panne sèche
En général, un médecin, après avoir pris le pouls d’un patient,
prescrit un remède. Le docteur Hollande, chargé de soigner les maux de
la France et notamment ceux de son industrie automobile malade, a
préféré, lors de sa visite du Mondial, vendredi à Paris, fixer un
nouveau rendez-vous avant d’annoncer la teneur de l’intervention
chirurgicale pourtant indispensable. Seulement venu, donc, pour «
prendre le pouls » des industriels de la filière, le président de la
République a ainsi repoussé à la fin de l’année l’annonce de mesures
structurelles. Encore une occasion manquée et trois mois de retard
supplémentaires. Un mal bien français.
Mais à quoi donc a pu
servir la table ronde organisée autour du président de la République ? À
seulement « évoquer les problèmes de compétitivité, les moyens de
structurer la filière et d’accélérer les programmes de recherche » ?
S’il s’agissait seulement de cela, le président de la République n’avait
pas besoin de réunir autour d’une même table les patrons de PSA Peugeot
Citroën, Renault et Michelin. Il lui suffisait de lire la presse.
Plus
grave, pendant ce temps-là, les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Un
jour, c’est Sochaux, le lendemain Mulhouse… Jusqu’au stade ultime
symbolisé par Aulnay.
Après avoir bricolé à la hâte un « plan de
soutien » à la filière, l’exécutif avait une occasion rêvée de dire
comment il entend sauver, le mot n’est pas trop fort, l’industrie
automobile française. Au lieu de quoi François Hollande s’est contenté
d’encouragements. Ce gouvernement manque-t-il donc tant d’idées, de
volonté, ou des deux ? Cinq mois après le retour de la gauche aux
affaires, l’industrie française en est à attendre un rapport Gallois
dont on sait déjà qu’il pointera, entre autres, le poids des charges et
la rigidité de l’organisation du travail parmi les faiblesses du modèle
français. Puis viendront les consultations, la concertation… Ce n’est
pas parce que la droite a tout fait pour retarder la divulgation des
mauvaises nouvelles au lendemain des échéances électorales du printemps
que la gauche doit sans cesse repousser les décisions. La politique de
la panne sèche ne mène nulle part. Si le gouvernement refuse la baisse
des charges, de 5 à 10 %, réclamée par les industriels, qu’il le dise.
S’il est d’accord, qu’il le fasse. Mais qu’il agisse ! Car le temps
presse.
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