TOUT EST DIT

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mercredi 29 août 2012

Hollande est en chute, ce n'est qu'un début

Le chef de l'État dévisse de 11 points, selon le baromètre Ipsos-"Le Point". Et selon Hervé Gattegno, sur RMC, cela ne va pas s'arranger.
La cote de popularité du chef de l'État s'effondre dans le baromètre Ipsos-Le Point de cette semaine. François Hollande perd 11 points : 44 % de bonnes opinions (47 % de mauvaises). C'est un déclin particulièrement rapide, après moins de quatre mois au pouvoir. Et vous n'êtes pas optimiste pour la suite. Votre parti pris : Hollande est en chute, ce n'est qu'un début. Vous en êtes sûr ?

La prévision politique n'est pas une science exacte, mais tous les signaux sont cohérents. D'abord, notons que ce n'est pas sa personne ni son style qui sont désavoués, mais sa politique - sans quoi Jean-Marc Ayrault ne serait pas entraîné dans la chute (- 9). Ensuite, on sait d'expérience que la cote des gouvernants, dans toutes les démocraties, est indexée sur les résultats de l'économie : plus le chômage augmente, plus la croissance ralentit, plus les déficits se creusent, moins les citoyens font confiance à ceux qui sont aux commandes. Vu les derniers chiffres du chômage et de la croissance, François Hollande a du souci à se faire. On peut dire qu'il est sur la mauvaise pente.
Vous voulez dire que François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont victimes de la crise ?
De la crise économique, mais aussi - surtout ? - de la crise de confiance qui touche les politiques. De ce point de vue, on peut dire que François Hollande récolte ce qu'il a semé : la confusion. Sa campagne a été parsemée d'artifices et de faux-fuyants. À présent, le brouillard se dissipe et le paysage est plutôt morne. L'opinion de gauche trouve ses mesures sociales insuffisantes et les expulsions de Roms injustes. Et l'opinion de droite lui reprochera toujours d'alourdir la dépense publique au lieu de faire des économies. C'est une quadrature du cercle. Il faudrait plus que de la rondeur pour la briser.
Mais Angela Merkel et Barack Obama aussi sont impopulaires. Est-ce que tous les dirigeants des grandes démocraties ne sont pas condamnés à déplaire ?
C'est leur destin en temps de crise. Mais la déception est à la mesure de l'attente. Nicolas Sarkozy a provoqué un rejet quand son hyperactivité et sa surexposition sont apparues décalées avec des performances somme toute modestes. En 1995, Jacques Chirac avait dévissé dans les sondages, parce que sa politique était à l'opposé de sa campagne sur la "fracture sociale". La dégringolade de François Hollande s'explique surtout par le spectacle de son inaction - ou même, plus grave, de son incapacité à agir. Il n'a pas bloqué le prix de l'essence. Il n'a pas réformé les banques. Il n'a pas fait plier Mme Merkel. Plus personne ne croit qu'il soit "l'ennemi de la finance". Il le paie.
Est-ce qu'il faut lui reprocher de gouverner d'une façon "raisonnable" ?
Choisir la raison face aux contraintes, c'est le bon sens. Le problème, c'est d'avoir fait croire qu'il aurait raison des contraintes... L'équation de François Hollande, c'est qu'il rassure ceux qui n'ont pas voté pour lui, sans les convaincre ; et qu'il déçoit ceux qu'il avait convaincus, sans les rassurer. Arithmétiquement, ça l'expose forcément à une perte de confiance. D'autant que son électorat est a priori celui qui subit le plus durement la crise et qu'il n'a pas les moyens de les aider beaucoup. François Hollande n'a pas connu d'état de grâce ; une nouvelle dégradation de l'économie peut (déjà) lui donner le coup de grâce. Il lui resterait alors quatre ans pour attendre un miracle. Et nous avec.

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