TOUT EST DIT

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mercredi 29 août 2012

Demi-mesures gouvernementales 


La gauche vient de revenir au pouvoir, et on voit mal les syndicats mettre en grande difficulté, dès le début de mandat, une majorité qu’ils appelaient plutôt de leurs vœux. Et qui, pour l’instant du moins, n’a pas pris de mesures pouvant heurter les grandes confédérations.
Dans une période où les difficultés s’accumulent pour le gouvernement, voici au moins une raison pour lui de ne pas trop s’inquiéter. Même si la météo sociale est rarement prévisible, on peut imaginer que la rentrée ne sera pas vraiment chaude, au sens où on l’entend habituellement, avec de grandes manifestations à la clef.
Cela ne signifie pas, bien au contraire, que les relations avec les syndicats vont rester sereines. Eux aussi commencent à trépigner alors que la France est en train de franchir la barre des 3 millions de chômeurs après quatorze mois de hausse consécutive.
Pour essayer d’endiguer cette vague toujours montante, une promesse phare de la campagne présidentielle trouve un début de concrétisation, puisque les « emplois d’avenir » sont présentés ce matin en conseil des ministres. Devant une telle dégradation du marché du travail, cette mesure destinée aux jeunes peu qualifiés est lancée au bon moment. Cette population est particulièrement fragile et il est logique de leur venir en aide – c’est même un devoir de solidarité. En 2013, 100 000 d’entre eux pourraient bénéficier de ces contrats, subventionnés aux trois-quarts par l’État pour une durée de 1 à 3 ans.
Mais malgré leur nom plein d’optimisme, ces emplois d’avenir ne résoudront ni les difficultés globales des sans-diplômes ou des trop faiblement diplômés – qui sont quelque 800 000 dans notre pays – ni celles de l’économie française. Et comme leur « ancêtre », les « emplois jeunes » de 1997, ils seront contestés pour leur efficacité à long terme et leur coût.
Vu l’impact sur les finances publiques, le dispositif a d’ailleurs été revu à la baisse, puisque le triple de contrats était initialement prévu. Comme pour les prix de l’essence – 6 centimes de moins, c’est appréciable, mais loin du blocage des prix promis pendant la campagne – le gouvernement devient celui de la « demi-mesure » permanente. Inconfortable chemin sur lequel les embûches peuvent venir de partout, puisque personne ne peut être vraiment satisfait.

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