Liberté, égalité, censure !
La France, on l’a dit, file un mauvais coton, du point de vue des libertés de penser et d’expression.
La République est en train de perdre en cela le premier des éléments de son triptyque.
Le débat politique, plus que jamais, pousse à la pensée unique. Celle
qui définit, ce que l’on doit penser et ce que l’on peut dire.
Certes, c’est la gauche qui, dès les années soixante, a inventé cette
philosophie. Mais la droite y a aussi succombé. Les lois dites
mémorielles ne sont rien d’autre que l’expression politique de cette
volonté d’imposer la manière de voir et de penser le passé. Or la vérité
historique a besoin pour s’imposer, d’historiens. C’est-à-dire d’une
remise en cause permanente des vérités établies.
La charge de Monsieur LETCHIMY, mardi dernier à l’Assemblée
Nationale, contre la personne de Claude GUEANT, n’est pas seulement
tapageuse. Elle est indécente et outrancière. Elle correspond d’abord à
la volonté de museler la parole d’un adversaire politique. Mais tant les
arguments présentés, les références à l’esclavage faites par l’orateur,
que les justifications avancées par les responsables socialistes
laissent à penser que le choix même de Monsieur LETCHIMY (homme de
couleur) n’est pas fortuit. Il est clair en effet, que de tels propos
tenus par Monsieur Jean-Marc AYRAULT Président du groupe socialiste à
l’Assemblée Nationale, n’eussent pas eu le même impact. En cela, il
s’agit, ni plus ni moins d’une manipulation qui n’honore pas leurs
auteurs, (ni le manipulé…)
Avant d’aller plus loin, rappelons d’abord la définition du mot civilisation donnée par « Le Larousse » :
- État de développement économique, social, politique, culturel auquel
sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à
atteindre par les autres.
- Ensemble des caractères propres à la vie intellectuelle, artistique,
morale, sociale et matérielle d’un pays ou d’une société : La
civilisation des Incas.
Sur cette base, la simple lecture des propos incriminés, tenus par
Claude GUEANT, montre qu’il s’agit bel et bien d’un procès d’intention.
» Or, il y a des comportements, qui n’ont pas leur place dans
notre pays, non pas parce qu’ils sont étrangers, mais parce que nous ne
les jugeons pas conformes à notre vision du monde, à celle, en
particulier de la dignité de la femme et de l’homme. Contrairement à ce
que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les
civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l’humanité nous
paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent
la liberté, l’égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à
celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine
sociale ou ethnique.
En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation. »
En toute bonne foi, on ne peut juger un homme que sur ce qu’il a dit. Pas sur ce que l’on croit qu’il voulait dire.
Or, il faut être d’une particulière mauvaise foi, pour trouver là-dedans
des faits de racisme ou de xénophobie. Mieux encore, en tenant de tels
propos, qui correspondent à la réalité du terrain, le « Ministre de
l’Intérieur, de l’Outre-mer, des collectivités territoriale et de
l’immigration » est parfaitement dans son rôle.
Aux bonnes âmes gauchisantes, toujours prêtes à fustiger tout ce qui n’est pas leur vérité, je voudrais offrir deux citations.
La première émane d’André MALRAUX (que personne n’a jamais accusé de
racisme) . Elle est extraite du discours qu’il prononça le 20 juin 1968
au Parc des Expositions :
« Les historiens des civilisations ont découvert que celles-ci se
développent comme des plantes. Que l’histoire de l’humanité est une
suite de naissances, de jeunesses, de vieillesses et de morts. Que notre
civilisation s’élabore comme la civilisation antique ou la civilisation
chinoise, et que toutes finissent avec les grandes cités cosmopolites,
New York après Byzance et Byzance après Alexandrie ; finissent avec un
empire qui couvre le monde connu, en lutte avec ses barbares et son
prolétariat. Pour les historiens, nous sommes à la fin de la
civilisation occidentale.
Mais ils n’ont pas encore eu le temps de voir – toutes les
histoires de la civilisation ont été conçues avant la bombe atomique –
qu’entre notre civilisation et celles qui l’ont précédée, il y a trois
différences capitales : notre civilisation est la première qui se
veuille héritière de toutes les autres : elle est la première qui ne se
fonde pas sur une religion ; enfin, elle a inventé les machines. Nous ne
sommes pas les Romains plus les machines, nous sommes des Romains
transformés par les machines que nous avons inventées, et que les hommes
n’avaient jamais inventées avant nous. Construire les pyramides ou les
cathédrales, ce n’est ni construire les gratte-ciel ni gouverner
l’atome. César se fût entretenu sans peine avec Napoléon, non avec le
président Johnson. »
La seconde citation que je soumets à votre réflexion, est tirée d’un
livre intitulé « Vocation de l’Islam ». Il fut écrit par Malek Bennabi,
penseur algérien, spécialiste des civilisations du monde musulman, né
en 1905 et mort en 1973 :
« La plus grave parmi les paralysies, celle qui détermine dans
une certaine mesure les deux autres (sociale et intellectuelle), c’est
la paralysie morale. Son origine est connue : « L’islam est une religion
parfaite. Voilà une vérité dont personne ne discute. Malheureusement il
en découle dans la conscience post-almohadienne une autre proposition :
« Nous sommes musulmans donc nous sommes parfaits ». Syllogisme funeste
qui sape toute perfectibilité dans l’individu, en neutralisant en lui
tout souci de perfectionnement. Jadis Omar ibn al-Khattab faisait
régulièrement son examen de conscience et pleurait souvent sur ses
« fautes ». Mais il y a longtemps que le monde musulman a cessé de
s’inquiéter de possibles cas de conscience. On ne voit plus qui que ce
soit s’émouvoir d’une erreur, d’une faute. Parmi les classes dirigeantes
règne la plus grande quiétude morale. On ne voit aucun dirigeant faire
son mea culpa. C’est ainsi que l’idéal islamique; idéal de vie et de
mouvement a sombré dans l’orgueil et particulièrement dans la suffisance
du dévot qui croit réaliser la perfection en faisant ses cinq prières
quotidiennes sans essayer de s’amender ou de s’améliorer : il est
irrémédiablement parfait, Parfait comme la mort et comme le néant. Tout
le mécanisme psychologique du progrès de l’individu et de la société se
trouve faussé par cette morne de satisfaction de soi. Des êtres
immobiles dans leur médiocrité et dans leur perfectible imperfection
deviennent ainsi l’élite d’une société morale d’une société où la vérité
n’a enfanté qu’un nihilisme.»
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