TOUT EST DIT

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mercredi 4 juillet 2012

Pour défendre le mariage : des discours bien faibles !


Pas besoin d’un dessin de Chard pour montrer une nouvelle fois la monstruosité anthropologique du « mariage » homosexuel que nous préparent les suppôts de la dictature du relativisme et qu’il importe de combattre frontalement en termes de bien ou mal commun.
« Le combat qui se prépare est prioritaire, c’est l’enjeu de notre civilisation. Il repose sur le droit naturel avant de devenir religieux. Mais il est essentiel que les catholiques encouragés par les évêques soient les premiers à le mener. Hélas, face aux conséquences irrémédiables pour notre société, je trouve les réactions et les discours bien faibles. Prions pour qu’une prise de conscience nationale puisse changer le cours des événements », résume bien l’abbé Fabrice Loiseau dans sa Lettre aux amis des missionnaires de la miséricorde divine.
Un exemple de cette faiblesse ? Il nous est donné dans La Croix du 2 juillet qui explique : « Les catholiques restent pour la plupart opposés à ce qu’ils perçoivent [sic] comme une remise en cause de la structure familiale [comme s’il s’agissait d’une perception subjective d’un communautarisme étroitement confessionnel !] 
Du côté des évêques de France, il est hors de question de céder à la précipitation : “L’Eglise catholique use et usera de sa liberté comme elle l’a toujours fait dans sa relation avec les pouvoirs publics pour s’exprimer sur les projets sociétaux”, assume Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence des évêques de France, qui mène actuellement une réflexion sur la ligne à tenir dans les prochains mois… »
Précisément, si l’Eglise « qui est en France » use de sa liberté comme elle l’a fait par le passé dans sa relation avec les pouvoirs publics pour s’exprimer sur lesdits projets sociétaux, il y a beaucoup de souci à se faire ! Qu’on en juge par l’avortement, les lois bioéthiques et le Pacs… On se rappelle trop les remerciements du Pr Nisand à l’Eglise de France pour « ne pas s’être fondamentalement opposée » à la loi Chirac-Veil, « même si elle [l’Eglise] a utilisé un double langage à ce moment-là » (cf. Le Livre noir des évêques de France, p. 134) !
« Otez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel », écrivait déjà Chesterton. « Le mariage civil, déjà relativisé par le divorce, considérablement affaibli par l’existence d’autres unions possibles (concubinage, Pacs), gardera-t-il encore une valeur quand deux personnes de même sexe pourront y prétendre ? », demande le P. Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse (atypique) de Fréjus-Toulon (www.placedeleglise.fr). Il poursuit ainsi son interrogation : « Est-il facile de s’y opposer en se plaçant uniquement sur le plan des valeurs “humanistes et universelles” et de rappeler les limites fondamentales du bien et du mal, Pourra-t-on longtemps encore affirmer que le mariage civil est assimilable au mariage naturel ? » Les chrétiens seront-ils les derniers à défendre le mariage civil ?
« Ôtez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel »
On devine dans cette problématique une suggestion pour sortir de l’aporie dans laquelle nous a enfermés la dictature (subliminale) du relativisme et son égalitarisme intrinsèque entre d’une part une laïcité de stricte observance uniforme et une nouvelle laïcité multiforme, ouverte à tous les communautarismes, y compris les plus incongrus, indifférents sinon opposés au bien commun temporel. Même si le mariage homosexuel relève de la seconde catégorie, il n’est qu’un effet pervers de la première catégorie révolutionnaire. Et il est paradoxal, comme l’écrit Denis Sureau, de s’y opposer (comme font par exemple les Associations familiales catholiques) en voulant revaloriser un mariage civil qui « a été institué contre l’Eglise et, par l’instauration simultanée du divorce, privé d’un des éléments essentiels de tout mariage naturel (celui qui peut exister entre deux non-baptisés) : l’indissolubilité » (Chrétiens dans la cité du 13 juin).
Il ne s’agit pas, bien sûr, de rejeter théoriquement la valeur politique d’un mariage civil, valable pour tous, qui se rapproche le plus possible de la loi naturelle. Et les AFC ont certainement raison de le défendre fondamentalement avec les arguments de la raison naturelle et de l’empirisme organisateur, comme le déclare également l’abbé Loiseau. Mais, dans la dissociété présente avec l’accélération dramatique de la culture de mort, il arrive un moment où la meilleure façon de défendre la loi morale naturelle est sans doute aussi de faire appel pratiquement et simultanément au surnaturel. Lorsqu’on ne veut ou ne peut plus appuyer le naturel par le surnaturel, c’est le naturel qui se plie à l’arbitraire, selon l’aphorisme de Chesterton qu’on vérifie à l’envi aujourd’hui. D’où la proposition du P. Guitton qui mérite réflexion et débat : « Les chrétiens ne pourront défendre coûte que coûte un mariage qui serait ainsi redéfini, une institution vidée de sa substance.  
Le temps sera peut-être venu de gestes significatifs, comme celui de demander la reconnaissance de la valeur civile de notre mariage religieux. La célébration du sacrement de mariage sans l’obligation de procéder auparavant à un mariage civil ne serait que le signe de notre profond respect pour le mariage. L’annonce de la Bonne Nouvelle sur le mariage et sur la famille passe par le témoignage non équivoque rendu à l’alliance indissoluble entre un homme et une femme en vue du bien des enfants et de la société tout entière. Le mariage civil n’est pas un absolu ! »
Il serait peut-être temps de changer le discours de la méthode épiscopale : voici l’exemple d’un sain et légitime « communautarisme » catholique, agissant par une culture de dissidence, à la manière d’un anti-corps dans un organisme national trop malade, mais qui n’est évidemment pas contradictoire avec la défense du bien commun de cet organisme, ni avec la loi morale naturelle qui devrait l’animer, bien au contraire.

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