TOUT EST DIT

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dimanche 6 novembre 2011

Grèce : retour sur une semaine de chaos politique

Les chicaneries politiques continuent, alors que l'Europe attend toujours de la Grèce un «oui» massif au plan de sauvetage du 27 octobre.

Dix jours après qu'un sommet de l'Union européenne lui a offert un nouveau et généreux plan d'aide (130 milliards de prêts bonifiés supplémentaires et effacement de 50% de ses dettes bancaires), la Grèce n'est toujours pas parvenue à donner une réponse positive à ses partenaires européens. Les chicaneries politiques qui se poursuivent à Athènes ont désormais le don d'exaspérer les Européens du Nord. L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder vient de déclarer tout haut ce que pensent la quasi-totalité de ses compatriotes : « La Grèce n'aurait jamais dû rentrer dans la zone euro ! ».
Quatre jours après être rentré du Sommet de Bruxelles, le premier ministre grec George Papandréou avait annoncé inopinément qu'il soumettrait à référendum l'accord européen historique du 27 octobre. Une annonce calamiteuse, qui provoqua la panique des marchés, la stupéfaction des chefs d'Etat et de gouvernement européens, la colère de la population comme de l'élite politique grecque. Contesté au sein de son propre parti (le Pasok, socialiste), Papandréou dut renoncer jeudi à son projet baroque de consultation populaire. L'urgence aujourd'hui pour la Grèce est d'obtenir le versement de la sixième tranche (huit milliards d'euros) du prêt exceptionnel consenti en mai 2010 par l'UE et le FMI, et pas de se plonger dans une période d'incertitude électorale.

La droite exige la démission de Papandréou

Après avoir habilement laissé courir des rumeurs sur son éventuelle démission, et susciter l'éclosion d'ambitions suprêmes - et bien sûr rivales - au sein du Pasok, Papandréou a su reprendre la main vendredi, pour obtenir dans la nuit un vote de confiance du Parlement en sa faveur (153 voix pour, 146 contre). Dans son discours précédent le vote, le premier ministre s'était engagé à travailler à la formation d'un gouvernement d'union nationale, qui serait ensuite capable d'obtenir l'approbation du plan européen par une majorité qualifiée du Parlement grec.
Samedi, en milieu de journée, Papandréou s'est donc rendu chez le Président de la République hellénique (doté de pouvoirs plus symboliques que réels, à l'image des présidents allemand ou italien), pour lui demander de convoquer les chefs de parti en vue de la constitution d'une grande coalition. Mais Antonis Samaras, le leader du grand parti d'opposition Nouvelle Démocratie (centre droit) a ensuite déclaré publiquement qu'il exigeait la démission préalable de Papandréou, à ses yeux trop décrédibilisé pour prétendre former un tel gouvernement d'union nationale. Se rendant compte qu'il n'avait aucune chance d'obtenir la démission de Papandréou, le leader de l'opposition a réclamé ensuite la tenue immédiate d'élections anticipées, une proposition que le Pasok estime «irresponsable» dans les circonstances présentes.
Papandréou parviendra-t-il néanmoins à gagner l'adhésion de plus petits partis et à élargir ainsi son assise parlementaire ? Il est trop tôt pour le dire. Pour le moment, il a réussi à sauver son siège. L'important désormais pour les leaders européens est que le Parlement grec adopte le plan de sauvetage du 27 octobre, et, constitutionnellement, une majorité simple y suffirait. Ensuite, il faudra que le pays applique les mesures de rigueur qui lui ont été demandées. Faute de cela, la Grèce n'aurait plus que l'option de quitter la zone euro, une éventualité que 70% des Grecs jugent aujourd'hui catastrophique…

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