Est-ce que le report des nouveaux moyens financiers pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF) n'est pas dommageable ? C'est à lui de mettre en œuvre les décisions de l'accord de Bruxelles du 27 octobre. Il a décidé d'accélérer le pas pour pouvoir solliciter une augmentation de ses moyens auprès des Etats et des acteurs privés. Nous travaillons avec lui sur les pays européens, mais le FMI ne prête qu'à des Etats.
Les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays européens seront-ils placés dans ce Fonds ? Ils ont la faculté de le faire.
La Grèce s'en sortira-t-elle ? Laissons retomber la poussière des événements de ces derniers jours. Il nous faut plus de clarification politique pour pouvoir poursuivre nos déboursements et nos programmes.
Mais la Grèce ne sera-t-elle pas à court d'argent mi-décembre ? Elle aura clarifié sa situation politique d'ici là.
Peut-on éviter une nouvelle récession ? Nous nous trouvons dans une configuration dangereuse où se combinent des prévisions de croissance révisées à la baisse et des taux de chômage jamais atteints, même si l'on constate une éclaircie aux Etats-Unis. Un cercle vicieux s'est installé, fait de croissance réduite, de rééquilibrage budgétaire qui freine la reprise et d'indécision politique. Ce G20 a eu le mérite de montrer une détermination collective pour rééquilibrer les politiques, grâce à un cadre pour la croissance validé par ses vingt membres et doté d'un plan d'action.
La Chine, qui dispose d'excédents, en fait-elle assez pour soutenir la conjoncture ? La réduction de l'excédent de sa balance extérieure est en cours. Encore faut-il analyser le phénomène : tient-il à l'augmentation de la consommation domestique et de l'investissement ? En tout cas, la Chine va dans la bonne direction.
A-t-elle accepté, comme le bruit en a couru, de laisser s'apprécier plus vite son yuan ? Là aussi, les choses progressent.
Le sommet de Cannes est-il un échec ? Je rapporte de ces deux jours une liste considérable de travaux pour le FMI. Certains sont en cours, comme les programmes en faveur de l'Irlande, du Portugal ou de la Grèce. L'Italie nous a demandé de travailler avec elle sur un monitoring de sa politique budgétaire et de ses réformes. Je vais y envoyer tous les trois mois une équipe composée sans doute de cinq ou six spécialistes. Nous publierons leurs rapports sur ces questions. Nos missions sont aussi de long terme. L'ensemble des pays du G20 ont déclaré leur détermination à assurer des ressources suffisantes au Fonds et notre conseil d'administration travaille sur les modalités.
Autre projet : un nouvel instrument financier pour répondre à la demande des pays solides, mais qui subissent des chocs externes. Le G20 l'a endossé dans son principe et je le soumettrai à mon conseil d'administration fin novembre. Ce mécanisme n'est pas destiné à l'Italie ou à d'autres pays de l'eurozone. Nous comptons plutôt l'utiliser, si besoin est, dans d'autres zones, comme l'Amérique latine ou l'Asie par exemple. Enfin, le G20 a validé le rôle du Fonds en matière de surveillance des déséquilibres nés des politiques des grands pays. Clairement, le FMI est désigné comme le gardien de la stabilité.
Je repars donc de ce G20 avec un plan de travail et des ressources.
A Londres, en 2009, il avait été décidé un abondement de 500 milliards de dollars (362milliards d'euros) pour le FMI… Je considère que j'ai obtenu une promesse d'augmentation de nos moyens qui s'adaptera aux circonstances. C'est tout ce qu'il me faut.
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