TOUT EST DIT

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vendredi 11 février 2011

DSK dévoile son intention,
mais réserve sa décision

La confidence d’Anne Sinclair, qui ne souhaite pas que son mari fasse un second mandat au FMI, apporte une clarification incontestable sur les intentions de DSK, mais elle brouille les cartes pour la primaire socialiste.
Anne Sinclair a confié au "Point" qu’elle ne souhaitait pas que son mari Dominique Strauss-Kahn fasse un second mandat à la tête du FMI. Cette confidence apporte une clarification incontestable sur les intentions de DSK mais elle brouille les cartes pour la primaire socialiste.

Remontons un peu le film. Depuis une semaine, Dominique Strauss-Kahn perd des points dans les sondages. Il reste certes en tête par rapport aux autres prétendants au PS, mais disons que cette chute (- 7 dans le baromètre Sofres-"Figaro magazine") ébranlait le dogme de l’infaillibilité électorale de l’ancien maire de Sarcelles. A défaut de pouvoir se déclarer, il doit « poser des petits cailloux » imploraient ses amis et s’agaçaient ses rivaux.

En fait de petit cailloux, c’est une grosse pierre que DSK a lancé dans la marre socialiste, via son épouse – règles du FMI obligent. Alors, on ne connaît pas encore sa décision, qu’il ne prendra officiellement que fin juin, voire début juillet, mais il est de plus en plus difficile de douter de ses intentions. Le coup tactique est habile, mais il n’a pas l’efficacité d’un coup de baguette magique.

Certes, Pierre Moscovici a dit aussitôt qu’il était prêt à faire le « sacrifice » de sa candidature, mais c’est le contraire qui aurait été une surprise. Manuel Valls aussi a dit « souhaiter » une participation de DSK aux primaires. Mais pour le reste, on sent au PS plus l’expression de l’agacement que la disposition à l’adoubement.

Jean-Marc Ayrault a refusé de faire « l’exégèse » des propos d’un conjoint. François Hollande, qui ne veut pas voir sa progression interrompue par un retour de DSK a comme souvent manié l’ironie en soulignant que, lui, il s’exprimait « par lui-même ». Et surtout, de Dakar, Martine Aubry a rabroué les journalistes qui l’interrogeaient sur la phrase d’Anne Sinclair. « Vous me faites honte », « vous êtes givrés ». Les journalistes sont peut-être givrés, mais, visiblement, la première secrétaire du PS a, elle, pris un coup de chaud.

Comment expliquez cette réaction de Martine Aubry. Le pacte qui la lie à Dominique Strauss-Kahn devrait la conduire à se réjouir de ce pas en avant. Mais en fait de pacte, DSK, visiblement, ne s’est pas tellement soucié d’elle. A commencer par le moment choisi pour faire sortir cette phrase d’Anne Sinclair. Le jour-même où Martine Aubry prononçait à Dakar un discours qui se voulait important sur la France et l’Afrique. Un discours du coup passé au second plan. On comprend que ça l’agace. Mais la faute n’en revient pas aux journalistes mais à son ami Dominique Strauss-Kahn.

Et surtout, par rapport aux propres ambitions de la maire de Lille, DSK la met dans l’embarras. Tant qu’il était silencieux, Martine Aubry pouvait se préparer, progressivement, à se mettre dans les habits de la candidate. S’il se déclarait formellement, elle saurait à quoi s’en tenir et pourrait soit s’effacer, au nom du fameux pacte de Marrakech, soit, pourquoi pas, choisir de le défier dans la primaire.

Mais là, DSK en dit à la fois trop et pas assez. Martine Aubry doit donc toujours attendre et envisager tous les scénarios. En politique, le conditionnel est l’arme de ceux qui posent la question et le supplice de ceux qui attendent la réponse.

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