TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 11 février 2011

Un paradis fiscal qui coûte cher aux contribuables britanniques

Les contribuables britanniques vont payer pour sortir de la faillite un paradis fiscal. » « The Times » s'interroge sur la décision du gouvernement de Sa Majesté d'accorder un prêt de 160 millions de livres (190 millions d'euros) aux îles Turques-et-Caïques. La raison avancée par Londres : cet archipel des Antilles ne peut tout simplement plus payer ses fonctionnaires et est au bord de la faillite. Ce qui n'empêche pas ce territoire du Royaume-Uni de se refuser à toute création d'impôts et de taxes pour conserver son attrait pour les « investisseurs ».

Le seul prélèvement dans ce petit paradis de 36.000 habitants est l'« assurance nationale » qui pèse à hauteur de 8 % pour les salariés du privé et de 7 % dans la fonction publique. En décidant cette aide financière à un territoire qui est classé par les Etats-Unis comme une des « juridictions suspectes » en terme fiscal, Londres prend un risque face à une opinion publique qui ressent déjà les sacrifices à faire pour renflouer les caisses du royaume. « L'incapacité du gouvernement des Turques-et-Caïques de payer les salaires de ses fonctionnaires est la conséquence, en terme social, des priorités du gouvernement de l'archipel de favoriser la jet-set qui fraude le fisc plutôt que ses propres citoyens », a affirmé au « Times » le secrétaire général du Trade Union Congress, Brandan Barber. Mais le gouvernement britannique a défendu sa décision en affirmant qu'accorder un prêt aujourd'hui permettait d'éviter de payer beaucoup plus demain pour secourir l'archipel.

Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment le choix d'ailleurs ? En 2009, Londres a dû reprendre les rênes effectives du pouvoir du Territoire après la démission du Premier ministre, Michael Misick, suspecté par plusieurs enquêtes de corruption. Pour une période transitoire, le pouvoir de l'archipel qui a toujours pour souveraine la reine Elisabeth II, est exercé par son gouverneur. En tout cas, le Canada ne peut que se féliciter que les négociations pour une intégration des îles Turques-et-Caïques au sein de la confédération, entamées il y a plus d'une dizaine d'années, n'aient pas encore abouti. Sinon la facture aurait été envoyée à Ottawa.

0 commentaires: