vendredi 11 février 2011
Jean-Paul Agon
Le directeur général de L'Oréal n'est pas du genre à se faire mousser, même s'il a commencé sa carrière en vendant du shampoing Dop aux habitants de Normandie. A défaut de posséder la flamboyance de Lindsay Owen-Jones, auquel il doit succéder le mois prochain à la tête du groupe, ce Parisien diplômé de HEC a démontré son opiniâtreté au long des trente-trois années qu'il a passées dans les rangs du champion des cosmétiques. Expatrié en Grèce, à un poste qu'avaient refusé cinq candidats pressentis, puis en Allemagne, en Chine et à New York, où il s'installa quelques jours après les attentats du 11 septembre, il a su se tirer au mieux des situations de crise. Promu numéro 2 il y a quatre ans et demi, ce passionné de voile a encore démontré sa capacité à naviguer par gros temps en évitant les écueils après le déclenchement de la tempête économique, comme en témoignent les bons résultats publiés hier, et surtout en parvenant à ne pas se laisser éclabousser par les remous de l'affaire Bettencourt. Après avoir déclaré que François-Marie Banier avait dû ses généreux contrats avec l'entreprise à « un vrai service donné », il a viré opportunément de bord. Cela lui a permis de se retrouver lors du récent défilé Armani aux côtés de Liliane Bettencourt et de sa fille, un voisinage qui valait adoubement. Quant à la réconciliation des deux femmes, ce dénouement digne d'une tragédie grecque ne pouvait que réjouir cet as de la versification, que l'on dit capable de trousser des discours en alexandrins.
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