TOUT EST DIT

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samedi 22 octobre 2011

Enchanter la France ? Oui, mais...

Le moment est venu de regarder la réalité en face. Elle est menaçante. Nous pourrions connaître un désastre en France et en Europe.

Nous commençons à com-prendre que nous avons vécu au-dessus de nos moyens à coup d'emprunts qu'il faut aujourd'hui rembourser. Nous, c'est la France, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et, à un degré plus élevé, la Grèce. La Grèce qu'il faut soutenir pour éviter une brèche béante dans la coque du navire Europe qui alors pourrait s'enfoncer, donc moins bien manoeuvrer et peut-être même finir par sombrer...

Chacun s'efforce de trouver les solutions mais, la croissance n'étant pas au rendez-vous, on voit mal comment faire face à la dette. Aucun politique, ces dernières années, n'a voulu parler de rigueur. Il ne fallait pas effrayer les braves gens. Du coup, personne ne se sentait concerné et l'on continuait comme avant sur nos lancées dépensières, n'écoutant pas les avertissements lancés de loin en loin.

Les taux d'intérêt baissaient depuis vingt ans, on savait pourtant qu'ils ne pouvaient que remonter. Mais « pendant vingt ans, on a distribué des ' faux droits ' : des retraites supérieures aux cotisations, des soins gratuits, une augmentation continuelle de fonctionnaires nationaux et locaux... La vérité qu'aucun politique n'ose dire, c'est que l'État providence à la française n'est pas mondialo-compatible », écrivait, en avril 2010, dans Le Journal du Dimanche, Marc de Scitivaux, directeur des Cahiers verts de l'économie.

Nous nous sentions donc à l'abri. L'euro était notre bouclier. Mais on affaiblissait le système en se permettant de sortir des règles qui assuraient son existence même. Inconscients, nous croyions pouvoir agir ainsi en toute impunité comme d'ailleurs les autres partenaires. Cette désinvolture n'aurait pu durer aussi longtemps avec les monnaies nationales.

En effet, elles auraient été sanctionnées très vite. Là, au contraire, les gouvernements se sentaient protégés. Seulement, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse et c'est ce qui nous arrive, au plus mauvais moment en France, c'est-à-dire juste avant l'élection du futur président de la République. Désormais, les créanciers se sont réveillés, s'inquiètent et même s'affolent.

Parler vrai

La campagne électorale com-mence donc, alors qu'il faut dire les vérités, alors qu'il importe d'être lucide et de reconnaître la maladie, ainsi que la nécessité urgente de son traitement qui ne peut qu'être douloureux.

Comment les candidats vont-ils faire ? Ils savent que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais ils savent aussi que, si les promesses peuvent attirer des suffrages, les déceptions, les illusions perdues peuvent ensuite provoquer, contre l'élu, colère et révolte...

Chacun va donc fourbir ses armes, annoncer des programmes plus ou moins réalistes, tenter de contourner les difficultés, annoncer qu'après les passages difficiles, les écueils franchis, on pourra de nouveau naviguer en mer calme avec du beau temps. Cela suffira-t-il à convaincre ?

Aujourd'hui, dans cette situation, nous pouvons constater les bienfaits de la démocratie : pouvoir s'exprimer, se déplacer, voter en toute liberté. Mais on découvre aussi ses dangers, celui de la démagogie en particulier, c'est à dire plaire pour être élu. C'est à cela qu'il importe plus que jamais d'échapper.

Si nous sommes vraiment citoyens, nous devons exiger des responsables politiques et des candidats en particulier qu'ils ne mâchent pas leurs mots, qu'ils nous disent la vérité et ses contraintes, qu'ils nous disent qu'il nous faut maintenant rattraper le temps perdu, se mettre au clair partout, faire les efforts nécessaires et les répartir équitablement, annoncer clairement les mesures même dures qui doivent être arrêtées. C'est grâce à ce parler vrai que nous pourrons reconnaître les véritables hommes d'État.

Le temps n'est plus aux rêves et aux illusions. Oui, nous aimerons ré-enchanter la France mais, auparavant et pour cela, il faut la mobiliser.

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