dimanche 25 septembre 2011
Cette immigration dont on n'ose pas parler
L'immigration sera-t-elle un enjeu majeur de l' élection présidentielle française ? Jean Bothorel, dans "Requiem pour les Français", revient sur la situation politique actuelle.
Ces quelques pages sur l’immigration et ses conséquences ont été écrites dans un souci pédagogique. Qu’elles soient prises pour ce qu’elles sont : un rappel, illustré de faits, qui porte sur une cinquantaine d’années de notre histoire. Ce bilan, qu’on le veuille ou non, d’une part, dictera nos prochaines échéances électorales à commencer par le scrutin présidentiel de 2012, et, d’autre part, nous obligera à réhabiliter, à magnifier la laïcité dans son sens premier. L’immigration, sauf à vouloir prolonger notre politique de l’autruche, devrait être au centre de nos préoccupations et dépasser nos joutes partisanes. Depuis quelques années, nos dirigeants de l’extrême gauche à l’UMP, pris d’une panique refoulée, feignent de bander les muscles, promettent de bloquer le flux des migrants clandestins et de freiner celui des migrants réguliers. Promesse dont nous attendons, en vain, les retombées concrètes. Les portes de la maison France ont donc toujours été largement ouvertes, par tradition, par générosité et nécessité, mais aussi par lâcheté, aveuglement et naïveté.
Le résultat de cette démission n’est plus à démontrer : depuis 1983, le Front national occupe le « créneau immigration », comme disent les communicants, et en fixe les contours. Une telle situation est non seulement irresponsable, elle sera de moins en moins tenable pour les futurs candidats à la présidence de la République. Si les problèmes que pose l’immigration sont à la fois graves et difficiles à traiter, nous devons néanmoins convenir que nous disposons, sur le front législatif d’un catalogue de mesures qui, si elles étaient rigoureusement appliquées, seraient suffisantes pour freiner et même stopper les flux migratoires.
En particulier, il ne serait pas inutile de revisiter la réforme législative imaginée par Charles Pasqua en 1993. N’était-elle pas réaliste d’un point de vue technique et légitime d’un point de vue humaniste? D’une part, cette réforme n’avait aucun caractère rétroactif mettant en cause les droits acquis des populations d’origine étrangère vivant légalement en France ; d’autre part, elle avait recensé les verrous qui fermeraient de façon graduelle nos frontières ; enfin, elle avait planifié à grande échelle et sans porter atteinte à nos principes républicains, les reconduites des immigrés clandestins. Personne n’attendait des lois Pasqua une «immigration zéro » et qui, au demeurant, souhaite une immigration zéro ? Mais ces lois permettaient, sans nul doute, d’enclencher un sérieux et sévère contrôle des flux migratoires.
De surcroît, les lois Pasqua ne contreviennent nullement aux accords de Schengen qui, signés en juin 1985, étaient entrés en vigueur cinq ans plus tard. Dans la logique du traité de Maastricht, tout citoyen de l’Union européenne avait le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres. Désormais, liberté de circulation et liberté de séjour faisaient figure de droits autonomes et leur champ d’application était élargi. L’« Europe des citoyens », selon un leitmotiv à la mode, venait d’être portée sur les fonds baptismaux. Initialement, la création de cet «espace Schengen» devait s’accompagner de nombreuses et cruciales contreparties : renforcement des contrôles destinés à endiguer les flux migratoires en provenance des pays sous-développés et des anciens pays du bloc soviétique, restriction des visas aux frontières de l’Union, coordination entre les États-membres de leurs polices aux frontières… Ces ambitieux projets ont fait chou blanc et les frontières de l’espace Schengen, à l’est comme au sud, sont, objectivement, des vannes ouvertes. On ne fera pas l’économie, ou d’une remise à plat, ou d’un moratoire des accords de Schengen.
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