TOUT EST DIT

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lundi 14 mars 2011

La dette ne coûte rien, braves gens

Le Parti socialiste prépare son projet pour 2012. Il sera adopté par ses instances dirigeantes en avril. Martine Aubry a donné quelques directives en vue de sa rédaction, parmi lesquelles le redressement des comptes publics. Sage orientation tant il est évident que le niveau actuel de la dette de l'Etat et des organismes de Sécurité sociale pèse sur toute stratégie de développement futur. Oui mais, au même moment, sort en librairie un recueil d'une cinquantaine de contributions d'auteurs proches du PS, intitulé « Pour un changement de civilisation » (Odile Jacob) et préfacé par Martine Aubry. Or, dans ces 440 pages qui comportent d'intéressantes réflexions, on ne trouve aucune perspective de politique économique pour l'après-2012, sauf une. Elle émane de l'économiste Henri Sterdyniak et porte sur la dette publique. L'auteur expose d'abord qu'il n'y a pas de spécificité française en ce domaine, ce qui est exact. L'Italie ou le Japon font nettement pire. Mais l'essentiel arrive. Il écrit en caractères gras : « La dette ne coûte rien. » On se frotte les yeux et on poursuit : « Les charges d'intérêt ne sont pas le deuxième poste des dépenses publiques. Corrigées de la croissance, elle sont nulles. » Donc, on avait bien lu : toute charge dont le montant est inférieur au surplus annuel dégagé par la croissance ne coûte rien. Formidable nouvelle, braves gens ! Avec un raisonnement comme celui-là, la culture ne coûte rien, la recherche ne coûte rien et, les bonnes années, la défense nationale ne coûte rien.

Et si jamais les taux d'intérêt augmentaient et que l'on transmette à nos enfants une charge de plus en plus lourde ? Aucun problème : « Certes, le nouveau-né hérite d'une dette publique, mais il hérite aussi d'actifs publics : routes, écoles, hôpitaux, etc. » Il suffira donc, si l'on comprend bien, de vendre les écoles et les hôpitaux pour payer la dette ! Mis en condition par une telle lecture, on attend avec impatience le projet socialiste officiel. 
En espérant qu'il nous guérira des hallucinations.

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