dimanche 20 février 2011
Le G20 accorde ses violons
Le forum du G20 sous présidence française, qui s’est tenu avant-hier et hier à Paris, a accouché, comme prévu par nombre d’analystes, de résultats limités, mais de résultats tout de même. Par chance, ce sont ceux qui étaient considérés comme cruciaux pour poursuivre, à vingt partenaires, cette grande tentative d’introduire plus d’ordre et de transparence dans la sphère économique et financière.
La réunion de Paris s’est achevée par un compromis, arraché de haute lutte à la Chine par Christine Lagarde et Wolfgang Schäuble, pour l’harmonisation de cinq critères de mesure des déséquilibres économiques. C’est technique, mais une image peut illustrer la situation actuelle : imaginons des médecins réunis autour d’un patient qui a la fièvre ; pour mesurer cette dernière, chacun utilise un procédé différent et annonce des unités qui lui sont propres. Il sera difficile aux praticiens de s’accorder sur un diagnostic. Pareillement, tous les États n’avaient pas accordé leurs instruments pour mesurer l’état de leurs économies, pour des questions de différences de priorités, parfois aussi d’intérêts nationaux.
Par l’accord réalisé à Paris, ils s’engagent à recourir aux mêmes outils et aux mêmes unités pour détecter, par exemple, les dérives qui peuvent être génératrices de grandes crises, aux répercussions sociales et politiques profondes, et parfois durables.
Chacun sent de quoi il retourne : nous vivons dans le sillage de la crise financière de 2008. Au siècle dernier, la Grande Dépression de 1929-1930 avait également laissé dans l’Histoire une marque mémorable. Il y avait donc quelques motifs à ce que les partenaires du G20 s’entendent sur une sorte de système d’« alerte précoce », comme disent les militaires, des dégradations et des crises.
Le compromis de Paris était un préalable absolu pour ouvrir la voie vers des objectifs plus ambitieux, mais il ne marque que le début de la route. Quand les « grands argentiers » se retrouveront, en avril, il leur faudra entamer la concrétisation de leurs projets ; or, celui de réguler les prix des matières premières prend une urgence dramatique. Sous leur poussée, les cours alimentaires ne sont plus qu’à 3 % de ceux qui avaient déclenché des révoltes de la faim, en 2008.
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