Les protestataires ont jeté des cocktails Molotov en direction de la caserne et les militaires ont riposté à balles réelles, a précisé le rédacteur en chef du journal, Ramadan Briki, en citant des sources des forces de sécurité.
«Au moins 12 personnes ont été tuées et de nombreuses autres ont été blessées», a-t-il indiqué à l'AFP, en se basant sur des sources hospitalières.
La chaîne qatarie Al-Jazira, citant des médecins, a évoqué un bilan de 15 morts et affirmé que les hôpitaux manquaient de sang pour soigner les blessés. Des habitants cités par la BBC ont affirmé que les militaires avaient tiré à l'arme lourde, lançant notamment des obus de mortier.
Selon un décompte de l'AFP établi à partir de différentes sources libyennes, le bilan de cinq jours de contestation contre le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans s'élevait à au moins 77 morts, la plupart à Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l'opposition.
Samedi matin, avant les nouveaux affrontements à Benghazi, Human Rights Watch (HRW) avait annoncé un bilan d'au moins 84 manifestants tués. D'après cette organisation de défense des droits de l'Homme, 49 personnes ont été tuées jeudi (20 à Benghazi, 23 à Al-Baïda, 3 à Ajdabiya et 3 à Derna) et 35 vendredi à Benghazi.
Le procureur général Abdelrahmane Al-Abbar a ordonné l'ouverture d'une «enquête» sur les violences et a appelé «à accélérer les procédures pour juger tous ceux qui sont coupables de mort ou de saccages», selon une source sûre.
Parallèlement, les autorités libyennes ont annoncé avoir arrêté dans «certaines villes» des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un «réseau» ayant pour mission de déstabiliser le pays, a rapporté l'agence de presse officielle libyenne Jana.
Selon Jana, «les personnes arrêtées sont de nationalités tunisienne, égyptienne, soudanaise, palestinienne et syrienne» ainsi que «turque».
«Des sources proches des enquêtes en cours n'écartent pas l'hypothèse qu'Israël soit derrière ce réseau», a ajouté l'agence.
Ce matin, il était toujours impossible d'accéder à Twitter et Facebook, site par lequel ont transité les appels à la mobilisation, et les connections aux autres sites étaient très lentes ou impossibles, selon des internautes.
Les médias officiels continuaient à occulter les protestations, l'agence Jana et la télévision n'évoquant que les rassemblements pro-régime.‘A l'étranger, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a dénoncé samedi les« violences inacceptables et effroyables» en Libye et a demandé aux autorités de «cesser de recourir à la force». Il a aussi regretté que «l'accès des médias» soit «sérieusement limité».
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