TOUT EST DIT

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jeudi 24 février 2011

La Libye survivra

La Libye survivra-t-elle ? C'est une question qu'on se pose sur ce pays déstabilisé, trois fois grand comme la France. Elle a un sens si l'on rappelle que, de tout temps, son territoire et ses pouvoirs ont été partagés entre des tribus semi-nomades. Même sous Kadhafi, qui avait eu l'habileté de les naturaliser en multiples comités (« populaires », « de base » ou « révolutionnaires ») censés concourir à la grande Jamahiriya ou « pouvoir des masses ». La question se pose aussi de la cohabitation entre les populations de la Tripolitaine de l'Ouest, à majorité maghrébine, et celles de la Cyrénaïque à l'est, pénétrée d'Egyptiens. Elle est pertinente enfin, vu le désert politique résultant du long laminage subi depuis 1969 et la « Révolution ».

Deux puissants facteurs inclinent cependant à penser que la Libye survivra : l'histoire et le pétrole. L'histoire : après des siècles d'indétermination, le pays échoit au XVI e à l'Empire ottoman de Soliman le Magnifique. Mais dès le XVIII e, un certain al-Karamanli arrache à la Sublime Porte un accord érigeant les trois provinces (Tripolitaine, Cyrénaïque, Fezzan) en un principat héréditaire doté d'une réelle autonomie. Il fonctionne si bien que la Turquie juge prudent d'en reprendre l'administration directe en 1835... sous la pression des Occidentaux. Après la dissolution de l'Empire ottoman et les deux guerres, les résistants d'Idriss accèdent au pouvoir monarchique, que l'ONU consacre en 1950. Ce fut, là encore, contre l'avis du Royaume-Uni, de l'Italie et de la France, qui auraient bien aimé se partager le pays... En quoi l'Europe a par deux fois cherché à éviter que la Libye n'existe.

Là dessus, le pétrole commence à couler en 1965. Les compagnies s'y installent, et Kadhafi quatre ans plus tard. Restent la Libye et le pétrole. On peut prévoir que les Libyens vont retrouver dans leur histoire l'envie de survivre. Et l'occident, dans le pétrole, des raisons cette fois de ne pas s'y opposer.

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