TOUT EST DIT

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jeudi 24 février 2011

Sous-traitance :
après l'électrochoc



Le médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance, Jean-Claude Volot, ne mâche pas ses mots - « omerta », « non-droit » -pour dénoncer les pratiques abusives des grands groupes vis-à-vis des PME qui sont leurs fournisseurs. La virulence de l'attaque est une surprise, le constat qui la sous-tend, beaucoup moins. De fait, dans la sous-traitance, la coopération est souvent réduite au rapport de force. Même la Compagnie des acheteurs de France ne nie pas l'existence de dérives destructrices. Exceptions ou pas ? C'est sans doute l'une des clefs de la polémique à venir. On attend, en effet, la réponse des grands groupes accusés de « piller les PMI ». Avec le fragile espoir que ceux-ci, ainsi que le médiateur après ce coup d'éclat, et les représentants des PMI, auront désormais la volonté de sortir du manichéisme. Ce qui rend ce dossier si sensible est que l'on en revient sans cesse à un dialogue de sourds. D'un côté, des PME plaidant leur cause en présentant les grands groupes comme des monstres froids mus par le seul instinct du prédateur engagé dans sa chasse aux coûts. De l'autre, des grands groupes reprochant aux PME un raisonnement à courte vue, trop microéconomique pour s'accorder à leur propre vision mondialisée. Au-delà des noms d'oiseaux et cris d'orfraie, la priorité du médiateur de la sous-traitance était d'ouvrir un espace de dialogue. Souhaitons que cette « sortie » ne soit qu'un moyen peu orthodoxe de pousser chacun à aller de l'avant. Côté donneurs d'ordre, cela signifierait, selon les mots de Jean-Claude Volot en décembre dernier, « amener les leaders de filières à prendre conscience de leur responsabilité vis-à-vis du secteur », autrement dit à « consolider leurs sous-traitants de rang 1, qui eux-mêmes consolident ceux de rang 2, qui consolident le rang 3, etc. ». Côté PME, il s'agirait, au-delà de la défense des intérêts, d'affronter des questions d'ordre structurel : la taille de certaines entreprises, l'opportunité pour elles de se rapprocher, leur positionnement, leur développement à l'international. S'il provoque des avancées sur ces deux fronts, l'électrochoc provoqué par Jean-Claude Volot s'avérera peut-être finalement d'utilité publique.

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