TOUT EST DIT

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mercredi 12 janvier 2011

Triste comme un Français

C'est une affaire entendue. On savait déjà que les Français se classaient parmi les plus méfiants des peuples du monde. Une consultation internationale leur décerne aujourd'hui le record mondial du pessimisme. Une telle timbale étant difficile à décrocher au palmarès, l'événement mérite au moins une tentative d'explication.

Un premier indice est dans le palmarès de ceux qui, au contraire, manifestent le plus d'optimisme ou, à mieux dire, le plus de confiance dans l'avenir. On trouve dans ce peloton la plupart des pays émergents, dont la croissance confirmée apporte tous les jours à leurs populations des améliorations diverses. En corollaire, les Européens, promis à une croissance durablement médiocre, se retrouvent logiquement dans le bas du tableau. Comme les Français, mais semble-t-il avec moins d'aigreur qu'eux, ils ont pris conscience qu'est révolu le temps de la suprématie de leur continent et qu'il ne reviendra pas. C'est ainsi que la nostalgie européenne mine la cohésion de l'Union elle-même, au lieu d'y inspirer de salutaires initiatives.

Mais, dans ce registre, ce sont les Français qui font le plus fort. Peut-être parce qu'ils regrettent plus que d'autres l'arrogance de leur passé. Sans doute aussi parce qu'ils ont fait de la course aux avantages un sport national qui anime l'essentiel de leurs combats politiques. A défaut de se satisfaire au moins de tout ce qu'ils ont gagné, ils sont habités par la peur de tout perdre. Nos voisins aussi sans doute, mais les Français y apportent leur légendaire mauvaise humeur. C'est ce qui fait, paraît-il, leur marque distinctive.

A cela, ils pourraient répondre, tel le sage antique, qu' « il vaut mieux être un philosophe malheureux qu'un pourceau satisfait ». Attention cependant que, aux yeux des innombrables populations pourvues de moins d'avantages qu'eux, ils ne passent simplement pour des pourceaux insatisfaits.

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