TOUT EST DIT

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mercredi 12 janvier 2011

Assurance-vie : la fin d'une rente

L'assurance-vie est tombée de son piédestal. Certes, les ménages continuent à y investir une part non négligeable de leurs économies, mais les nuages ne cessent de s'amonceler audessus du produit vedette de l'épargne financière, annonçant la fin de l'âge d'or de ce placement sans équivalent.

Il faut dire que la crise financière a porté deux coups de boutoir au dispositif. La tempête boursière de 2008 a d'abord balayé son segment le plus prometteur, les contrats investis en actions (dits en unités de compte), qui sont tout à coup apparus pour ce qu'il étaient, c'est-à-dire risqués. Les ménages s'en sont alors massivement détournés au profit des contrats en euros, investis en obligations d'Etat, jugés plus sûrs. Aujourd'hui, c'est au tour de ces contrats de voir leur étoile pâlir, victimes de la baisse durable des taux d'intérêt. Le produit-phare de l'assurance-vie est en effet contraint de rogner année après année le rendement promis aux épargnants. A tel point que, si d'aventure le taux du Livret A devait continuer à progresser, la question pourrait rapidement se poser d'un arbitrage au profit du plus liquide des deux produits.

On n'en est certes pas encore là, mais difficile de peindre l'avenir en rose. Car, si les assureurs disposent encore des moyens d'amortir la chute des rendements, ce n'est plus pour longtemps. Les restrictions qu'imposent les futures règles prudentielles du secteur (Solvabilité II) les obligeront en effet à réduire significativement leur exposition aux actifs à risque. Une fois épuisées les poches de profit accumulées dans ces portefeuilles, ils ne pourront plus doper les performances des contrats en euros et les assurés seront condamnés au régime sec.

Si l'on ajoute à ce tableau, déjà sombre, la perspective d'une réforme de la fiscalité du patrimoine aux contours encore flous, un constat s'impose en ce début d'année. L'assurance-vie n'est plus le produit miracle offrant un rendement significatif et défiscalisé sans risque pour le capital. En cela, elle n'échappe pas à la règle commune à tous les investisseurs, qui veut qu'il soit désormais impossible de dégager du rendement sans prendre de risque.

Mais tous les épargnants n'en ont pas forcément conscience. Et le réveil pourrait bien être brutal pour nombre d'entre eux. C'est aux assureurs qu'il revient de les éclairer sur le sujet. Un véritable défi pour la profession. D'autant qu'il passera forcément par la réhabilitation des contrats en unités de compte, seuls à même d'offrir à l'avenir des rendements attractifs. Mais, s'ils ne veulent pas voir s'éroder leurs marges et un stock d'épargne sous gestion de plus de 1.300 milliards d'euros, les assureurs-vie n'ont guère d'autre choix.

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