TOUT EST DIT

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mercredi 12 janvier 2011

Sous l’ombre de DSK


Le Parti socialiste a réussi à trouver un accord sur la date de ses élections primaires pour l’investiture à la présidentielle 2012. Le scrutin, ouvert à tous les sympathisants de gauche, aura lieu les 9 et 16 octobre prochains, et il faudra s’être porté candidat avant le 13 juillet.


Rarement un calendrier politique aura été aussi discuté et aussi disputé. Les strauss-kahniens voulaient reculer le dépôt des candidatures à l’automne pour que leur champion puisse rester à Washington le plus longtemps possible, les hollandistes voulaient voter avant l’été. DSK pourra finalement assister au sommet du G8 de Deauville, fin mai, en tant que patron du FMI : sous l’apparence d’un compromis, c’est lui qui obtient satisfaction. Sa campagne de marketing politique basée sur le silence et sur le mystère pourra continuer six mois encore.


Pendant ces six mois, tous les autres candidats seront en quelque sorte ficelés à la décision du grand argentier du capitalisme. Il leur faudra faire preuve de beaucoup d’imagination pour sortir de son ombre tutélaire. Ségolène Royal s’y est essayée cette semaine, en affirmant qu’elle était prête à faire équipe avec celui qu’elle avait battu en 2006, à condition qu’il adopte la totalité de son programme. Personne n’y croit, bien sûr, d’abord parce que la Poitevine n’a pas présenté de programme depuis qu’elle a avoué que celui qu’elle portait en 2007 n’était « pas crédible », ensuite et surtout parce qu’elle est bien trop égocentrique pour faire équipe avec qui que ce soit. Mais le seul fait qu’elle juge nécessaire de donner des gages de bonne volonté montre à quel point ces primaires sont balisées vers un seul homme : la direction du PS a articulé son carnet de route 2011 autour d’une candidature DSK. Si celui-ci renonce, le bureau national se retrouvera orphelin comme en 1994, après l’abandon de Jacques Delors. Avec une différence de taille : à l’époque, seuls deux dirigeants, Henri Emmanuelli et Lionel Jospin, s’étaient affrontés pour l’investiture, et les primaires (qui n’avaient pas été prévues) n’avaient duré que quelques semaines. Aujourd’hui, la cour est pleine, et la récréation ne se terminera qu’à la veille de la fête nationale… pour reprendre dès la rentrée de septembre. Le PS n’a pas fini de s’ébrouer dans le flou, les egos et les non-dits.

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